1927. Quelques mois après sa capture, le célèbre sorcier Gellert Grindelwald (Johnny Depp) s’évade comme il l’avait promis et de façon spectaculaire. Réunissant de plus en plus de partisans, il est à l’origine d’attaque d’humains normaux par des sorciers et seul celui qu’il considérait autrefois comme un ami, Albus Dumbledore (Jude Law), semble capable de l’arrêter. Mais Dumbledore va devoir faire appel au seul sorcier ayant déjoué les plans de Grindelwald auparavant : son ancien élève Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne).
Suite directe du premier film sorti en 2016, Les Animaux Fantastiques – Les Crimes de Grindelwald s’intéresse, comme prévu, au mage noir incarné par Johnny Depp et aperçu à la fin du précédent volet. Celui-là même qui deviendra l’ennemi juré de Dumbledore. Pour l’occasion, l’ensemble de l’équipe de production rempile. Outre David Yates à la réalisation et James Newton Howard à la BO, on retrouve ainsi J.K. Rowling à l’écriture. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’auteure britannique n’est pas aussi bonne scénariste que romancière (pour l’instant tout du moins). Si le premier opus avait su – sans forcément faire des étincelles – se montrer séduisant dans la narration et le développement des personnages, ce deuxième épisode se révèle en revanche particulièrement bancal. Plombé par une multitude de protagonistes ne semblant jamais bénéficier du traitement qu’ils méritent, le récit échoue en effet à traiter intelligemment ses intrigues, survolant certains événements notoires et détaillant à l’extrême d’autres insignifiants. Il en découle, dès lors, un long-métrage manquant cruellement de rythme, d’équilibre et d’envergure. Un véritable regret compte tenu du fait que l’histoire s’avère paradoxalement d’une grande richesse, tant dans son bestiaire que dans son visuel ou ses thématiques.
Cela étant, tout n’est pas à jeter dans le scénario. On appréciera notamment la vision d’ensemble plus sombre et tourmentée, ainsi que les nombreuses références à la saga Harry Potter. Bien sûr, toutes ne se justifient pas nécessairement d’un point de vue purement narratif (l’apparition de Nicolas Flamel par exemple), mais elles jouent néanmoins efficacement avec le sentiment de nostalgie. En outre, malgré le caractère inégal du projet, le film possède tout de même quelques fulgurances qui suffisent, à elles seules, à relever le niveau général. A l’instar du premier volet, cette suite peut également s’appuyer sur des effets spéciaux de grande qualité et une BO convaincante. A la réalisation, David Yates est fidèle à ses habitudes, proposant une mise en scène correcte mais totalement impersonnelle. Raison pour laquelle le long-métrage manque à nouveau d’ampleur et de véritable souffle épique. Enfin, les acteurs délivrent, quant à eux, une performance globale plutôt satisfaisante, d’autant plus compte tenu du manque d’épaisseur dont souffrent parfois leurs personnages. Les nouveaux venus Johnny Depp et Jude Law tirent notamment leur épingle du jeu dans la peau respectivement de Grindelwald et Dumbledore. Il me tarde de découvrir la rencontre entre les deux hommes dans les futurs opus.
Moins séduisant que le premier film dans l’écriture, Les Animaux Fantastiques – Les Crimes de Grindelwald est donc une suite plaisante, mais inégale. Survolant certains événements notoires et détaillant à l’extrême d’autres insignifiants, le scénario échoue à offrir un traitement intelligent à ses intrigues, se limitant bien souvent à du simple teasing. Reste malgré tout quelques belles fulgurances.