Kenny Clarke & Miles Davis par Jean-Pierre LELOIR
Les sessions photographiques de Jean-Pierre Leloir.
Préface de Marion Leloir
Textes de Philippe Margotin
Glénat. 2018. 191 pages.
Lectrices princières, lecteurs ténébreux, retrouvez vous autour du Prince des ténèbres, du Sorcier, Miles Davis (Cf album " ", 1967) photographié par le Français Jean-Pierre Leloir (1931-2010).
Il me tolérait, disait Jean-Pierre Leloir de Miles Davis (1926-1991). Miles Davis avait une histoire d'amour avec la France due à son premier séjour en 1949 et à sa rencontre passionnée avec une Française, Juliette Gréco. Ils restèrent amis toute la vie de Miles. Jean-Pierre Leloir lui a photographié Miles Davis en France de 1956 à 1991, le plus souvent en noir et blanc, parfois en couleur.
C'est ce que nous raconte cet album de photos choisies avec soin dans les archives bien organisées de Jean-Pierre Leloir. Cela commence par une touchante préface de Marion Leloir, sa fille, qui raconte ses souvenirs d'enfance lorsqu'elle voyait son père et sa mère sortir le soir, élégants et munis d'un appareil photographique. L'artiste et son assistante, inséparables dans la vie comme au travail.
Le décor posé, Philippe Margotin nous raconte l'histoire avec les périodes de Miles Davis, comme celles de Pablo Picasso, qu'il appréciait. Le hard bop des années 50, le jazz modal à partir de 1959, le second quintet des années 60, la tentation du jazz rock, pour finir du funk au hip hop. Il y ajoute une discographie commentée de Miles Davis.
Miles Davis est visible sur scène ou en studio (la séance mythique d' Ascenseur pour l'échafaud, musique du film de Louis Malle, en 1957. Cf extrait audio sous cet article). Miles apparaît aussi moins distant lorsqu'il s'amuse à jouer au bilboquet sur la plage de l'hôtel Belles Rives à Antibes-Juan-les-Pins, celui rendu célèbre dès les années 1920 par Francis Scott Fitzgerald et sa bande. Il joue aussi au festival d'Antibes-Juan-les-Pins le 25 juillet 1969. Cf vidéo sous cet article.
Apparaissent aussi des musiciens amis de Miles Davis: Kenny Clarke, Français d'adoption (cf photographie de cet article), Sonny Rollins, John Coltrane, le Modern Jazz Quartet, Barney Wilen et même Sacha Distel à l'époque où il était encore un excellent guitariste de Jazz et déjà beau gosse. Ils sont tous beaux, élégants et rayonnants d'énergie vitale.
Au jeu des 7 erreurs, j'en ai trouvé une de taille: situer en 1960 une photographie de concert de Miles Davis avec Herbie Hancock, Ron Carter et Tiny Williams, section rythmique constituée en 1963. Il y en a quelques autres mais il n'y en a pas 7 et elles ne gâchent pas le plaisir de la lecture.
Bref, vous l'aurez compris, lectrices princières, lecteurs ténébreux, cet album de photographies constitue une superbe introduction visuelle à l'univers du Prince des ténèbres. A parcourir en écoutant les albums référencés pour chacune des périodes illustrées. Si, comme moi, vous avez le culte du Sorcier, Miles Davis. Les sessions photographiques de Jean-Pierre Leloir doit figurer dans votre bibliothèque. Si vous ne l'avez pas encore, vous y plongerez avec ce livre et cette musique.
La photographie de Miles Davis & Kenny Clarke à Paris, au Club Saint Germain, en décembre 1957, est l'œuvre de Jean-Pierre Leloir. Toute utilisation de cette œuvre sans l'autorisation de ses ayants droit constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.