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Hancock – Will Smith, super-héros à la gueule de bois

Par Bebealien

Avec le succès de Spiderman et la refonte à partir de zéro de la franchise Batman, les super héros ont le vent en poupe en ce moment. Il suffit de voir le nombre d’adaptations de comics Marvel ou DC, ou bien de BD géniales comme celles de Frank Miller qui sont encore à venir… Alors quand un film américain décide d’essayer de tordre le cou au concept du héros sans faille, on se dit qu’on tient un bon sujet et un bon pitch pour faire un film bien énervé. Sauf que…

Hancock – I’m a bad motherfucker baby !

Hancock est un super-héros abimé, passant son temps à boire. Du coup, il provoque des catastrophes à chaque fois qu’il décide d’intervenir sur le lieu d’un drame, et se fait ainsi haïr du grand public. Un jour, il sauve la vie de Ray, un coach en image qui décide de le prendre en main. Il va essayer de trouver pour quelle raison Hancock s’autodétruit et essayer de lui rétablir une image plus clean. Mais la présence d’Hancock dans la petite famille de Ray semble réveiller de vieux démons…

L’affiche, bien moche, qui explique en gros pour les bigleux que Will Smith joue dans le film

Autant le dire d’emblée, j’ai été élevé en lisant des comics. J’aime donc beaucoup le genre. Mais j’ai franchement l’impression qu’en ce moment on frôle l’overdose. Le fait de baser ce film sur un héros détesté par le public, ne prenant pas la pleine mesure des responsabilités qui sont siennes et envoyant péter tout le monde, permet de sortir des clichés. On a pour une fois en face de nous un super-héros humain, avec de vraies faiblesses.

Hancock réveillé par un morveux qui lui réclame de l’aide

Les Etats-Unis ont un peu la gueule de bois en ce moment. Les années sous l’administration Bush ont provoqué une vague récente de films contestataires, remettant en cause pas mal de vérité considérées jusqu’alors comme acquises. Cet état d’esprit transparaît vraiment dans la première partie de Hancock. Cette incarnation du « bien » potentiel est paumée, ne sachant plus trop ce qu’il doit faire, se contentant de réagir de manière impulsive. On peut aisément faire un parallèle entre politique et histoire du film, via cette perte générale de repères.

La découverte des exactions d’Hancock et les tentatives de Ray de l’humaniser quelque peu sont clairement le point fort du film. On ne s’ennuie pas, s’est bien écrit et plutôt bien joué malgré quelques clichés un peu trop rose bonbon. Arrive la moitié du film où Hancock prouve que sous ses dehors kré kré méchant il est en fait kré kré gentil avec un cœur fondant au caramel au beurre salé dedans de lui. Et là, catastrophe, le film commence à se gaufrer, mais sans le sucre et la chantilly. Tiens c’est marrant ce paragraphe avec des métaphores culinaires débiles.

Charlize Théron et Jason Bateman, un couple un peu trop pétri de bons sentiments…

Et là, c’est le drame, comme le dirait Michael Kael au journal de Grosland. En évitant de spoiler outre mesure, je vais essayer d’expliquer pourquoi. Le film se transforme alors en histoire d’amour débile entre un Will Smith devenu gentil et disant « good job » à tout le monde, et une mystérieuse inconnue autant voir plus forte que lui. On se retrouve alors embringué dans une histoire neuneu expliquant un peu les origines du héros et donnant une couche mythologique tellement pitoyable à l’histoire, que Kevin Jean Jacques, écolier de 7 ans en CM1 serait capable de pondre mieux. Et pourtant Kevin Jean Jacques est fan des Power Rangers.

Reste néanmoins une première partie assez jouissive, avec un Will Smith très à l’aise dans son rôle de bad motherfucker. Ca change de le voir ainsi, lui qui veut toujours enchaîner des rôles à connotation positive. Autour de lui Charlize Théron bouffe toujours autant la pellicule dans son rôle de mère bien loin des clichés de potiche inutile habituels et Jason Bateman fait ce qu’il peut avec un personnage encore plus mièvre qu’un Bisounours, tellement il est kré kré gentil avec des cœurs partout.

Hancock en action : Dans ta face, le vilain méchant !

C’est dommage, avec un tel pitch Peter Berg aurait pu et du partir beaucoup plus loin dans sa réflexion sur l’état de l’Amérique d’aujourd’hui. Est-ce la production ou Will Smith qui ont revu le script dans ce sens, ou était-il déjà avec une deuxième partie beaucoup moins bonne… mystère. Mais on sort en se disant qu’il y avait une bonne idée, malheureusement sous-exploitée.


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