Action Bronson « White Bronco » @@@

Publié le 01 novembre 2018 par Sagittariushh @SagittariusHH

Officiellement, Action Bronson est redevenu free agent depuis Avril 2018. L'animateur de Fuck, That's Delicious a décidé de quitter le média Vice quelques mois seulement après Blue Chips 7000. Il avait d'ailleurs à l'époque menacé leur label discographique et fait le forcing pour la sortie de ce second album en major, alors que les négociations pour les sample clearance n'étaient pas tout à fait terminées. Personnage affable à l'image amusante, en coulisse il était, d'après des sources en interne, une personne intenable, irascible et totalement irrespectueuse. À force de prendre ses désirs pour des réalités, ça créé des problèmes avec le personnel... Cordial au début vis-à-vis de Vice Media, Bronsalino a fait le buzz avec des tweets très virulents en Octobre dernier envers son ancien employeur, histoire de faire du brouhaha autour de son nouvel album White Bronco. Enfin, passons...

Retour à la case départ pour Action Bronson, dans cette situation où il faut tout faire soi-même : l'indépendance (à ce propos l' artwork il l'a lui-même peinte). À ceci près que sa notoriété n'est plus à faire, Bam Bam est devenu durant la décennie un personnage incontournable du paysage new-yorkais. Pour sa cuisine, notre poids lourds du Queens a reformé autour de lui une brigade de producteurs qui lui sont familiers, comme Knxwledge, Harry Fraud, Party Supplies, et en plus Daringer qui s'est illustré aux côtés des flingueurs de chez Griselda Records (vous voyez de qui je parle). Pas de trace d'Alchemist qui avait signé le single " Hopeless Romantic" ) mais pas de panique non plus, les autres beatmakers servent le même type de beats qu'il aurait fourni de toute façon, à savoir des grosses boucles sans colorant ni additif, que du bio dont la traçabilité demeure floue. Il y a un côté rock sur certains titres (" Brutal " avec son pote Meyhem Lauren), " Dr Kimble" , " Mt Etna" ) pour donner un cadre plus western pour les anecdotes extraordinaires de notre Barbe Rousse à dos de cheval blanc. En parlant d'anecdotes, " Irishman Freestyle " rappelle qu'il a joué un petit rôle dans le dernier film de Scorcese.

Loufoque, excentrique, Action Bronson se comporte toujours comme un grand gamin jouant les cowboys façon Bud Spencer, qui voit des est en contrepartie parasité par de nombreux bruitages (rhaaaa ces insupportables hennissements) et moult ad-libs, pour conférer un caractère un brin cinématographique à l'ensemble, mais finalement ça ne fait qu'ajouter inutilement des grumeaux dans la pâte. Brouillon, mais cohérent, enfin, jusqu'à la track finale avec A$AP Rocky " butt naked partout et fume de l'herbe tout le temps. L'originalité du rappeur finit toutefois par lasser d'autant plus que quelques instrus comme " Life from the Moon " et " Telemundo " sont assomants au possible. Quand on compare à la très belle intro au saxophone du single d'appel " White Bronco" , on s'attendait nécessairement à un résultat plus alléchant... Très cohérent sur la forme, White BroncoSwerve On " qui arrive comme un cheveux dans la soupe.

Onze titres, seulement 26 minutes pas géniales... D'accord, quelques albums aujourd'hui ont connu une durée volontairement raccourcie (Phonte, les récentes sorties G.O.O.D. Music, Nas, XXXTENTACION, Vince Staples...), mais de la part d'Action Bronson, c'est la diète. On l'a connu plus enjoué et généreux, le visage qu'il montre sur White Bronco est celui d'une auto-caricature.