Magazine Bien-être
Maintenant, mets-toi debout avec moi. Essaie d'enlacer cet arbre et pose ton oreille contre son écorce. Qu’est-ce que tu entends ?
Je t’ai regardé tes yeux écarquillés.
Rien, je n’entends rien du tout.
Repose ton oreille quelques instants contre son écorce et prête bien attention.
J'ai alors souri et repris avec enthousiasme :
J’entends comme le murmure d’une source. Qu’est-ce que c’est ?
Ce que tu viens de percevoir, c’est le flux et le reflux de la vie. Bientôt tu ne feras plus de différence entre ton souffle et celui de l’arbre. C’est aussi un des fruits du camphrier : non seulement il rend visible l’invisible toi et moi resterons toujours ensemble mais il a également le pouvoir d’effacer les limites entre l’intérieur et l’extérieur. L’intérieur devient l’extérieur et vice versa. Il n’y aura bientôt plus de limites entre toi et l’arbre, tout comme il n’y en a jamais eu entre toi et l’univers.
Et comme il n’y en a jamais eu entre vous et moi.
Exactement, Anastasia. Ordinairement, il y a un sujet et un objet, ou un sujet en face d’un autre sujet, et cela entraîne séparation et souffrance, il faut simplement se délivrer de tous nos conditionnements pour faire l’expérience primordiale de l’absence de personne. Mon nom est personne : c’est la seule, l’unique vérité qui nous fonde et que très souvent nous avons oubliée...
Extrait du livre de Catherine Davau : Grandir avec les arbres (conte spirituel)
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