Petit Poilu, la BD des tout-petits

Par Ellettres @Ellettres

Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui je vais non seulement vous parler BD, mais encore plus pointu : de la BD pour les vraiment petits, soit l’âge de mes filles, 4 et 2 ans.  Eh oui, il n’y a pas d’âge pour aimer les bulles (et pas que les bulles de savon, dont elles raffolent aussi évidemment…).

En fait de bulles, ici, il n’y en a point. Il y a simplement des cases et un drôle de petit personnage qui s’y balade, tout noir avec un gros nez rouge et quelques poils sur le caillou.

Meet Petit Poilu.

Comme tous les petits enfants, la journée de Petit Poilu démarre par un lever en fanfare, un passage rapide devant le miroir, un petit-déjeuner jonché de céréales et un bisou de sa maman. Et hop, c’est parti ! Sur son chemin, Petit Poilu ne manque pas de croiser un phénomène étrange qui va décider de la suite de ses aventures.

Dans les deux albums que nous possédons, Petit Poilu croise, dans “Le cadeau poilu”, une cigogne qui l’embarque et le balance dans la cheminée d’une petite fille trop gâtée pour Noël ; et dans “L’hôpital des docteurs Toc-Toc”, un nuage douteux qui le rend bon pour un tour sous le stéthoscope d’un fantasque duo de toubibs.

       

Cette BD est craquante à plus d’un titre, en vrac : les dessins tout ronds (qui font un peu penser à l’esthétique des Schtroumpfs) et une ligne simple en deux dimensions mais non dénuée de détails subtils – l’humour drolatique qui plaira aussi bien aux enfants qu’à leurs parents (ça doit être la délicieuse pointe de belgitude des deux auteurs) – une mise en scène rythmée pleine de petits gags visuels… Une combinaison d’ingrédients qui donne un résultat très original.

Mais le plus important est la leçon d’humanité que le courageux Petit Poilu retire de chacune de ses expériences. Bien que ces dernières soient “un poil” loufoques et irréalistes, destinées à faire rire en premier lieu, le petit héros se retrouve toujours aux prises avec d’authentiques sentiments rencontrés par les enfants et s’en sort avec bonheur (malgré les affres de la séparation d’avec sa maman) : la crainte du docteur, l’envie effrénée de cadeaux, la peur du noir, la joie de jouer ensemble, la taquinerie et ses limites… et l’importance de l’amitié. A la fin Petit Poilu retrouve toujours son papa et sa maman, à la plus grande joie de mes enfants (qui hurlent de rire devant la coiffure du papa soit dit en passant). Happy end à la mode enfantine donc.

Le fait qu’il n’y ait aucun texte rend la lecture de cette BD très adaptée aux enfants qui ne maîtrisent pas encore l’alphabet. Quand nous la lisons (regardons ?) avec mes filles, nous participons toutes les trois à la mise en récit des images, récit qui peut changer légèrement d’une fois sur l’autre suivant la focalisation sur tel ou tel détail. Cela leur apprend aussi à lire les cases successivement et à interpréter les enchaînements de cause à effet visibles à l’image, ce qui leur offre une bonne initiation au monde de la bande dessinée.

Bref, elles peuvent la lire de façon autonome (enfin, surtout ma grande de 4 ans), mais elles ont besoin d’être encore un peu guidées. Les enfants plus grands pourront aussi se délecter des aventures de Petit Poilu, et pourquoi pas, les lire avec des plus petits. Vive la lecture à plusieurs  !

« Le Petit Poilu », de Céline Fraipont (auteur) et Pierre Bailly (dessinateur), 22 albums à ce jour, Ed. Dupuis, Coll. Première BD.

Le site de l’univers Petit Poilu c’est ici (un album à télécharger dans son intégralité et des fiches d’activités entre autres choses). Cette recherche m’a appris qu’il existait aussi des dessins animés de Petit Poilu, comme par exemple là :

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