A Helsinki, la smart city « participative »

La ville compte atteindre en 2035 l’objectif d’une neutralité carbone, auquel doivent se plier les nouvelles infrastructures qui doivent accueillir près de 100 000 nouveaux résidents dans les dix ans.

Helsinki se concentre sur des thèmes prioritaires pour devenir une smart city : la santé et le bien-être, l’industrie numérique, des technologies propres urbaines. Les bâtiments de l’écoquartier de Kalasatama sont par exemple chauffés grâce à des pompes à chaleur qui récupèrent l’énergie des eaux usées. La ville a même développé un département spécialement dédié à l’innovation : le Forum Virium. Elle encourage ainsi le développement d’applications mobiles, pour le quotidien des asthmatiques, ou pour évaluer la valeur d’une forêt.

Mais au-delà d’une superposition d’innovations technologiques, l’originalité de l’approche de la capitale finlandaise tient dans l’importance qu’elle attribue à leur usage par les citoyens. D’où le quatrième pilier fondateur de sa vision de smart city : une ville citoyenne. Le Forum Virium organise des ateliers pour les habitants afin qu’ils testent les innovations, qu’ils soient consultés sur les projets à venir… En bref qu’ils deviennent acteurs de l’aménagement de leur ville. A la maison de retraite Kotisatama, les résidents en sont aussi les propriétaires, et pas uniquement sur le papier : ils ont participé au design de leur appartement ainsi qu’à celui des espaces communs.

La capitale finlandaise mise sur un partenariat entre collectivité locale, partenaires privés et population afin de remplir son objectif. Son projet de ville intelligente n’a rencontré pour l’instant qu’un seul hic : l’émergence dans le quartier de Kalasatama d’un gigantesque centre commercial à la fin du mois qui espère recevoir près de 12 millions de visiteurs dès la première année d’exploitation. Huit gratte-ciel verront également le jour. Un aménagement qui a provoqué de vifs débats au sein des habitants, mais qui a tout de même abouti. La participation des citoyens à l’évolution de leur ville ne reste parfois que consultative.