Kishan Munroe
Drifter in residence
L’exposition Arrivants: Art and Migration in the Anglophone Caribbean World, inaugurée le 8 novembre dernier et qui a pour curators Veerle Poupeye et Alisson Thompson, consiste en une série d’interventions dans les différentes galeries du Musée de Barbade. Elle figure sur le programme programme du vingt – neuvième congrès de l’association des musées de la Caraïbe qui se déroulait à Bridgetown cette semaine en partenariat avec le projet EU- LAC –MUSEUMS et l’Université des West indies. Son titre rend hommage à la trilogie de Kamau Brathwaite, éminent poète barbadien et explore la nature « diasporique » de société de la Caraïbe. Le projet se concentre uniquement sur les îles anglophones, du vingtième siècle à nos jours, et sur l’impact culturel de migration au Royaume-Uni, ainsi que, par extension, en Europe et en Amérique du Nord, sans négliger les mouvements de la Caraïbes vers l’Amérique centrale.
A travers les œuvres d’ Ewan Atkinson, James Boodhoo, Karl Broodhagen, Ras Ishi le Boucher, Eddie Chambers, Paul Dash, Stanley Greaves, Francis Griffith, Caroline Holder, Nadia Huggins, Leasho Johnson, Marianne Keating, Winston Kellman, Kelley-Ann Lindo, Tailler Locke, Phillip Moore, Kishan Munroe, Lynn Parrotti, Keith Piper, Sheena Rose, Veronica Ryan, Simon Tatum, Aubrey Williams, Golde Blanc et Cosmo Whyte, l’exposition considère aussi bien les migrations obligatoires ou volontaires car elles ont façonné le psychisme de peuples de la Caraïbe et ont forgé l’ identité des Caraïbéens d’ aujourd’hui même s’ils ne sont pas eux-mêmes des migrants. Les œuvres sélectionnées cherchent à analyser les impacts sociaux et culturels de ces modèles migrateurs, leur signification politique, leurs impacts sur les identités individuelles et collectives.
C’est aussi l’occasion, selon les curators, de réfléchir à ce que signifie concevoir et réaliser une exposition dans la Caraïbe, aux spécificités du commissariat d’exposition en Caraïbe.
Les oeuvres sont distribuées le long du parcours muséographique et vous pouvez suivre l’itinéraire sur votre téléphone portable, faute de quoi un instant d’inattention vous fera manqué l’une d’elles.
Il y a des oeuvres anciennes déjà bien connues de Stanley Greaves, Ras Ishi Butcher , Eddie Chambers ou Philip Moore. Il y a des oeuvres créées précisément pour cette exposition, comme le Nelson de Hewe Locke. Les photographies que Nadia Huggins propose pour cet évènement sont magnifiques, malheureusement impossible à photographier dans le contexte. Comment ne pas retenir la puissance de Ghosting the Archive (2005) de Keith Piper?Ou encore Drifter in résidence de Kishan Munro.
Keith Piper Photo Veerle Poupeye
Le projet de Keith Piper a pris naissance lors d’une résidence à la Bibliothèque Centrale Birmingham. En 1990, les Archives ont acquis une grande collection de photographies d’Ernest Dyche, qui avait travaillé à Birmingham des années 1950 aux années 1970. Il avait pris les portraits familiaux de beaucoup de membres des communautés afro-antillaises et asiatiques qui avaient récemment immigré en Grande-Bretagne. L’artiste y a même retrouvé les photographies du mariage de ses propres parents en 1957.
Piper a choisi de se concentrer sur les négatifs de verre, qui n’étaient jamais sorti de leurs boîtes. Il les a photographié avec un appareil photo SLR moderne contre l’éclairage dur de l’espace contemporain avec ses rangées de boîtes archivistiques. Ils sont apparu alors comme une présence fantomatique en danger de disparaître, des archives fantomatiques.
Kishan Monroe