In Flanders fields the poppies blow
Between the crosses, row on row,
That mark our place; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.
We are the Dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved, and were loved, and now we lie
In Flanders fields.
Take up our quarrel with the foe:
To you from failing hands we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields.
Dans les champs de Flandre, les coquelicots fleurissent
Entre les croix qui, une rangée après l’autre,
Marquent notre place ; et dans le ciel,
Les alouettes, chantant valeureusement encore, sillonnent,
À peine audibles parmi les canons qui tonnent.
Nous, les morts, il y a quelques jours encore,
Nous vivions, goûtions l’aurore, contemplions les couchers de soleil,
Nous aimions et étions aimés ; aujourd’hui, nous voici gisant
Dans les champs de Flandre.
Reprenez notre combat contre l’ennemi :
À vous, de nos mains tremblantes, nous tendons
le flambeau ; faites-le vôtre et portez-le bien haut.
Si vous nous laissez tomber, nous qui mourons,
Nous ne trouverons pas le repos, bien que les coquelicots fleurissent
Dans les champs de Flandre.
In Flanders Fields est un poème de John McCrae, médecin militaire et poète canadien.
Il l’écrivit au début du mois de mai 1915, alors qu’il se trouvait à son poste de secours à Essex Farm, à 2 km au nord du centre d’Ypres. Les coquelicots ont repoussé très vite sur les champs dévastés de Flandre et cette fleur est devenue l’emblème de cette première guerre mondiale. Bien sûr la dernière strophe contraste avec la leçon pacifiste – ô combien légitime – que nous retenons de la guerre aujourd’hui. Mais c’est un poème emblématique quand même, il a donné son nom au magnifique musée consacré à cette guerre en Belgique, à Ypres.
John McCrae mourut le 28 janvier 1918, alors qu’il dirigeait le No 3 Canadien General Hospital à Boulogne. Il est enterré au cimetière de Wimereux (Pas-de-Calais, France).
Je publie ce poème ce 11 novembre 2018 à 11 heures. Il y a exactement cent ans, les cloches de l’Armistice sonnaient à toute volée sur le front occidental.