trouver des mots nichés dans leur peau d’amande,
les germes repliés de leur naissance, leurs pointes d’origine.
la nuit les morts m’ont mis des mots sur la langue,
ont rejeté leurs linceuls, dénudé les longs téguments
de leurs racines auxquelles la terre s’attachait encore.
J’ai voulu tirer leurs mots de la bouche des morts,
J’ai voulu ôter les monnaies sur leurs paupières lourdes,
J’ai voulu qu’un souffle rose anime leur peau.
toute la nuit les morts ont évoqué leurs origines,
toute la nuit ils ont niché sur la courbe de mes yeux,
et j’ai goûté la saveur de leurs semences.
*
Origins
I wanted to go down to where the roots begin,
To find words nested in their almond skin,
The seed-curls of their birth, their sprigs of origin.
At night the dead set words upon my tongue,
Drew back their coverings, laid bare the long
Sheaths of their roots where the earth still clung.
I wanted to draw their words from the mouths of the dead,
I wanted to strip the coins from their heavy eyes,
I wanted the rosy breath to gladden their skins.
All night the dead remembered their origins,
All night they nested in the curve of my eyes,
And I tasted the savour of their seed-bed.
***
Eric Ormsby (né en 1941 à Atlanta) – Time’s Covenant (Biblioasis, 2006) – États des lieux : Treize poètes américains contemporains (Le Noroît, 2013) – Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Robert Melançon.