La nouvelle adresse de la chef landaise a tapé dans le mille.
Bien vu. Joli coup, Hélène ! La nouvelle adresse de la chef landaise a tapé dans le mille. Après plusieurs tentatives un peu bancales à Paris ou à l’étranger, elle a réussi à mettre en place un concept impeccable, une équipe formidable, et une carte qui vous donne envie de revenir tous les jours. D’ailleurs, il y a un semainier mais d’un genre particulier puisque c’est plus un menu du jour avec une entrée, un plat, un dessert qui sont proposés plutôt qu’un seul plat traditionnellement. La carte installe de son côté ce qui va devenir les fondamentaux de la maison très marqués sud-ouest, et c’est tant mieux.
En cuisine, Thomas Plat est le maitre d’œuvre. Sur son cv en lettres capitales, plusieurs années passées chez le chef français Boulud, à New-York. Rien que ça nous met en confiance. Au sucré, c’est Kick Whittle qui s’y colle. On connait son redoutable talent et sa fidélité sans failles à Hélène Darroze depuis des années.
Dans la vaste salle aux grandes baies vitrées sur la rue des Jeuneurs, la lumière est éclatante, l’ambiance est lumineuse, et la clientèle de tous les styles, tous les genres, et tous les âges. Consensuel, donc. Cuisine totalement ouverte avec comptoir pour les derniers arrivants qui n’ont pas réservé (10 jours en ce moment pour le déjeuner) et qui peuvent, aux premières loges, vérifier que ça bosse et que ça sue aux fourneaux. Car vu le monde, ça ne chôme pas… Table d’hôtes d’au moins 12 personnes, donc il faut aimer supporter ses semblables, et grande salle à l’étage.
La carte propose des petits amuse-gueules pour démarrer, relativement abordables, des entrées, des plats à partager à deux ou à quatre comme le poulet, la « short rib » de bœuf, une coquelle de poisson, etc. Du choix, de la variété, une tonalité générale de bons produits, de plats chaleureux, et pas de cru ni de yuzu à l’horizon. On respire…
Terrine de campagne aux pistaches de Sicile, parfaite, goûteuse grâce à une rusticité légèrement civilisée pour les urbains.
Petite merveille campagnarde que cette Soupe à l’ail rose de Lautrec à la texture crémeuse flanquée d’un œuf mollet et bien mollet, et des slices de jambon « Noir de Bigorre ». Vingt dieux que c’est bon !
Magnifique Poulet jaune des Landes pour deux, brioché sous la peau, rôti en carapaudine (technique pour petites volailles, aplaties en forme de crapaud pour être rôties), servi découpé en quatre ou cinq beaux morceaux, cuisses, entre cuisses et ailes, peau parfaitement grillotée et chair savoureuse et moelleuse. Une pure merveille avec le jus de cuisson non dégraissé (bravo !) dans une mini casserole. Accompagnement (avec supplément) de polenta crémeuse mais malheureusement gâchée par du fromage râpé, et surtout par des pommes de terre dites « craquantes » absolument démentielles.
Les pommes de terre, découpées en cubes, sont cuites à l’eau puis, avec la peau, passées en friture d’huile. Extérieur « craquant » et intérieur moelleux. Un plat chaleureux, copieux, et délicieux.
Dessert à l’unisson avec une Tarte au chocolat et glace sarrasin absolument parfaite de goût et de texture, tout en mesure et équilibre. Du grand art dans le style dessert de maison fait par un pâtissier doué.
Carte des vins très France, bien choisis, vignerons connus et découvertes, originaux et actuels avec des noms de cuvée frapadingues comme ils s’échinent à les nommer aujourd’hui. Les prix montent vite, attention. On peut se rabattre sur les vins au verre de 8 € à 24 € quand même.
Malgré le monde, accueil et service impeccable qui a choisi d’être cool et efficace à la fois.
Cuisine très réussie, plats impeccables, pas chiches et même copieux, parfaitement maitrisés dans l’esprit d’une cuisine presque familiale du sud-ouest. Qui s’en plaindrait. La très bonne table du moment et sûrement pour longtemps.
39, rue des Jeuneurs
75002 Paris
Tél : 01 40 20 06 06
[email protected]
M° : Bourse ou Grands Boulevards
Ouvert tous les jours
12h-14h30 et 19h-22h
Menu Semainier : 24 € (2 plats) – 29 € (3 plats)
Carte : 50 € (minimum) – 77 € (maximum)