Les tambours de guerre résonnent en amérique latine

Publié le 09 juillet 2008 par Hugo Jolly

PCQ: Dénonciation et condamnation de la nouvelle agression militaire en Amérique Latine et appel à la solidarité nationale du Québec (Canada) et des peuples du monde.

À partir du 1er de juillet le 2008, laIV ième flotte de la marine étasunienne, ayant sa base àMayport (Floride) et coordonnée par le commandement du Sud, augmentera le déploiement militaire en Amérique Latine, en imposant son contrôle sur les côtes de plus de 30 pays de l’Amérique centrale, de l’Amérique du Sud, de la Mer Des Caraïbes et du Golfe du Mexique, avec une superficie de15.6 millions de milles carrés. Il s’agit d’une machine de guerre composée plus de 10 navires porte-avions, de sous-marins nucléaires, de 70 avions et hélicoptères et de plus de trois mille marins, déployés par le nouveau porte-avions nucléaire George H.W. Bush.

Le chef du commandement Sud des États-Unis, l’amiral James Stavridis a déclaré qu’il ne s’agit pas d’une force offensive : « Les objectifs de cette flotte sont la coopération, l’amitié en réponse aux catastrophes naturelles, les missions de paix, les actions contre le trafic de drogues et le terrorisme”. La flotte est aux ordres du vice-amiral Joseph D. Kerman, chef du commandement de la guerre spéciale navale (GSN) et spécialiste des opérations de renseignement et de lutte contre le terrorisme.

La IV ième flotte a été créé en 1943, pendant la Seconde Guerre Mondiale, pour combattre la présence en Amérique Latine des sous-marins allemands ; elle a été dissoute en 1950. Cinquante ans plus tard, l’impérialisme la met en fonction à nouveau avec l’objectif d’augmenter sa présence militaire, de menacer les gouvernements démocratiques qui ont été élus dans la région et de fortifier les liens avec leurs alliés : la Colombie, le Pérou et le Chili. Le « partenaire » le plus proche, dans le secteur militaire en Amérique latine, c’est la Colombie qui reçoit plus de 750 millions de $ en assistance militaire. Beaucoup plus que les 86.6 $ qu’il recevait il y a 10 ans.

Les commandements militaires impérialistes ont soutenu devant le Congrès étasunien la nécessité de réactiver la IV ième flotte pour diminuer la menace à la sécurité nationale que représente l’accroissement du trafic de drogues et le terrorisme dans la région. La « forteresse économique croissante » du Brésil, la perte de l’influence étasunienne dans le Canal de Panama, « l’agressivité croissante » du Venezuela, de la Bolivie et de l’Équateur ainsi que la nécessité d’offrir un soutien à des partenaires comme la Colombie, tout ça est pris comme motif de restaurer la IV ième flotte. Dans un communiqué, le Pentagone a exprimé que la réactivation de IV Flotte, « servira à démontrer l’engagement des États-Unis avec les gouvernements de ses partenaires régionaux ».

Les États-Unis ont 7 flottes de par le monde. La première flotte est constituée de la Garde Côtière américaine ; la seconde flotte surveille la côte est des USA et coordonne avec l’OTAN la sécurité du Sud de l’Europe ; la troisième flotte a le contrôle de la côte occidentale de l’Amérique du Nord ; la cinquième, la sixième et la septième flotte opèrent dans des scènes de guerre, aujourd’hui dévoilées dans les mers du Moyen-Orient, la Méditerranée et le Sud de l’Asie.

Il ne fait pas doute qu’il s’agisse d’un accord impérialiste pour le contrôle politique, militaire et économique de la région, selon le candidat démocrate Barak Obama qui a exprimé récemment « qu’il est temps de retourner les troupes d’Iraq et d’Afghanistan de façon à les occuper en Amérique Latine ». Pendant ce temps, dans plusieurs discours devant la droite américaine, le candidat républicain, John McCain, a déclaré qu’il ne permettra pas que le Venezuela, la Bolivie et l’Équateur suivent le mauvais exemple de Cuba.

Plusieurs gouvernements démocratiques de l’Amérique latine ont dénoncé l’interventionimpérialiste du gouvernement américain avec sa IV ième flotte. Le président de la Bolivie a déclaré que : « Les États-Unis vont continuer de chercher l’agressions en réactivant leur IV ième flotte d’intervention ». Le président vénézuélien Hugo Chavez considère que « la restauration de la IV ième flotte cherche à intimider les gouvernements progressistes de la région ». Le gouvernement du Brésil, par l’intermédiaire du commandant de la Marine du Brésil, Julio de Moura Neto, a assuré que « son pays n’acceptera pas une intervention éventuelle de la IV ième flotte de la Marine des États-Unis dans des eaux brésiliennes où on a découvert d’importants gisements de pétrole et de gaz », en exprimant sa préoccupationdevant le manque de navires pour garantir la sécurité de ce que sont les méga-champs de pétrole découverts dans le littoral brésilien, avec des réserves prévues de 33,000 millions de barils. Les trois gouvernements persévèrent ainsi dans le projet du Conseil de Défense sud-américain, un accord militaire d’autodéfense qui exclut aux États-Unis.

D’autre part plusieurs mouvements populaires de l’Amérique latine préparent des journées anti-impérialistes à partir du 1er de juillet 2008 pour convoquer les peuples et les nations de la région afin qu’ils dénoncent cette nouvelle agression contre la souveraineté des peuples et qu’ils exigent de leurs gouvernements la défense de l’intégrité territoriale et la non-participation auxmanœuvres militaires que IV ième Flotte a commencé à coordonner.

Le parti communiste du Québec (Région de la Capitale nationale) lance l’appel à tous les organismes du Québec et du Canada, ainsi que les organisations démocratiques et populaires de l’Amérique latine pour coordonner leurs efforts afin de dénoncer cette agression impérialiste avec l’objectif ultime d’appuyer le régime réactionnaire d’Alvaro Uribe Vélez, président de la Colombie. Pour les classes dominantes et l’impérialisme, il ne suffit pas d’imposer l’assassinat de masse et des régimes d’extrême droite, ils en viennent à la consolidationde leur domination par des opérations militaires agressives au nom de la guerre au terrorisme et au trafic de drogue.

Guy Roy,

Parti communiste du Québec/Capitale nationale

http://www.pcq.qc.ca/