Magazine Culture
Novembre, c'est bientôt l'heure des bilans de fin d'année et c'est le moment, où, profitant d'une accalmie dans les sorties musicales, on se met à réécouter les disques qu'on avait jusque là un peu délaissés, des fois à raison, d'autres fois à tort. Le dernier album des jumeaux de The Garden m'a dès la première écoute intrigé. Mais c'est la pochette, où l'on voit un clown un peu flippant regardant son double dans le miroir qui avait d'abord attiré mon attention, comme une représentation du groupe lui-même. La musique peut ressembler à du grand n'importe quoi, avec ces petites batteries synthétiques, ce style mi punk, mi rap et ces mélodies pas terminées qui partent tous azimuts. Les frères Shears ont de plus des allures de petits branleurs prétentieux, libres de saccager leurs chansons comme ils l'entendent dès que celles-ci commenceraient à devenir un tant soit peu sifflables sous la douche. Mais au fil des écoutes, on s'aperçoit que tout cela est au final plus intelligent qu'il n'y paraît et sous les effets inutiles et un peu cheaps se cachent au moins deux tubes indie en puissance, "Call The Dogs Out" et le formidable morceau final "No Destination". Comme s'ils avouaient eux-mêmes ne vouloir aller nulle part. Comme une constat désillusionné de nos vies. Nettement plus sombre que prévu. Il ne reste aux deux jumeaux qu'à écrire un peu plus de vraies chansons. Mais en ont-ils seulement l'envie ?