Avec son quatrième album, le Londonien Devonté Hynes propulse son projet Blood Orange encore plus loin dans l’affirmation de soi, lui qui avait notamment débuté au sein d’un groupe dance-punk au doux nom de Test Icicles !
On retrouve à ses côtés quelques collaborations de prestige : de la star A$AP Rocky à la légende vivante Puff Daddy (!), en passant par une certaine Georgia Anne Muldrow qui vient tout juste de sortir son l’album Overload que je me dois de découvrir prochainement ou encore le batteur d’Onyx Collective Austin Williamson (lesquels ont enfin publié un tant attendu premier album). Voir qu’il s’entoure aussi aisément d’artistes du monde du hip-hop que de celui de la soul ou du jazz qui n’est pas totalement surprenant puisqu’il habite désormais depuis plus de dix ans à New York.
On entend sans difficulté le melting pot qui se marie à merveille dans sa musique, allant d’influences hip-hop, jazz, soul à des influences électroniques ou un peu plus rock.
Forcément, le titre Negro Swan est des plus évocateurs, et c’est l’artiste lui-même qui nous en expliquera le mieux le sens précis qu’on doit lui accorder :
« Mon nouvel album est une introspection sur ma dépression et les multiples dépressions propres aux personnes noires. Une vision sincère sur l’existence noire, et les angoisses que peuvent vivre les personnes queer, et les personnes de couleur. Un retour en enfance, sur les traumatismes et les mécanismes de défense que l’on utilise pour traverser tout ça. Le message sous-jacent de cet album est l’espoir et le rayonnement que l’on peut trouver en soi, dans l’espoir de pouvoir aider ceux qui luttent encore avec leurs démons intérieurs. »
Voici une œuvre sensible et irrésistible, et qui malgré sa pochette ne peut pas être classée dans la case hip-hop tant Blood Orange va bien au-delà de ses clivages formels. Un peu (beaucoup ?) à la façon d’un Prince nouvelle génération !
(in heepro.wordpress.com, le 07/11/2018)
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