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La polémique enfle autour du cambriolage du domicile de Royal

Publié le 09 juillet 2008 par Julienviel

Tous les coups bas semblent permis en politique... les accusations sans preuves, les dénonciations, les "je sais qui a fait ou a dit" sans savoir... Cette manière de faire et de concevoir la politique doit disparaître. Ainsi le débat, serein, pourra à nouveau s'engager, y compris sur les thèmes sensibles en dépassant les querelles claniques.

2008-07-09 13:36:21
PARIS (AFP)

La controverse a enflé mercredi après que Ségolène Royal eut évoqué "un rapport" entre le cambriolage de son domicile et ses attaques contre Nicolas Sarkozy, François Fillon et l'UMP l'accusant de "perdre le contrôle d'elle-même" tandis que ses amis au PS ont volé à son secours.

Dans le journal de 20h00 de France 2 mardi, l'ex-candidate socialiste à l'Elysée s'était livrée de nouveau à une violente charge contre le président de la République, parlant de "mainmise du clan Sarkozy sur la France".

Surtout, elle a "fait un rapport" entre ce qu'elle a appelé "la mise à sac" de son appartement de Boulogne (Hauts-de-Seine) le vendredi 27 juin, et ses attaques contre le chef de l'Etat. "C'est une drôle de coïncidence", a-t-elle déclaré.

Le Premier ministre François Fillon a affirmé en réponse que "Mme Royal perd le contrôle d'elle-même".

"Elle a fait une grosse bourde il y a quelques jours en rompant seule ce qui était l'unanimité nationale autour de la libération d'Ingrid Betancourt (...), donc elle allume un deuxième incendie", a-t-il ajouté, lui reprochant d'utiliser "toujours la même méthode".

M. Fillon a jugé "absolument honteux de mettre en cause le président de la République", dénonçant des "insinuations" lancées "sans aucune espèce de preuve".

Il a assuré que "la police est au travail" et que "la lumière sera faite" sur le cambriolage de l'appartement de Mme Royal.

Porte-parole de l'UMP, Chantal Brunel s'est dite "révoltée par les propos honteux de Mme Royal sur le président de la République". "Que Mme Royal se crée un personnage de martyr, poursuivi par une sorte de Cinquième colonne médiatico-politique, voilà qui dépasse les bornes", a-t-elle ajouté.

Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a trouvé le comportement de la socialiste "accablant".

Les proches de Mme Royal ont pris sa défense, mais d'autres socialistes se sont montrés plus prudents.

Son conseiller François Rebsamen, également numéro 2 du PS, a dénoncé "les insultes du Premier ministre et du porte-parole de l'UMP".

"Une des chefs de l'opposition, l'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle, est menacée dans sa sécurité quotidienne et la seule réponse est de l'accuser de +péter les plombs+", s'est indigné le maire de Dijon, critiquant "le silence assourdissant des médias, des observateurs, de la ministre de l'Intérieur" sur ce cambriolage.

De même, pour la porte-parole du groupe PS à l'Assemblée Aurélie Filippetti, "dans la France de Nicolas Sarkozy, on peut désormais mettre à sac le domicile de la principale opposante politique et cela ne déclenche que l'hilarité des porte-parole, ou plutôt des porte-flingues, du pouvoir en place".

Moins proche qu'eux de Mme Royal, le chef de file des députés PS, Jean-Marc Ayrault, a estimé que Ségolène Royal "ne parle sans doute pas en l'air" en établissant un lien entre le cambriolage de son appartement et ses propos contre le "clan Sarkozy". "A partir du moment où vous créez un climat, tout peut se passer", a dit M. Ayrault, visant le chef de l'Etat.

Laurent Fabius a refusé d'"entrer dans la polémique". "Soit ce qu'elle dit est tout à fait exact, dans ce cas-là évidemment c'est scandaleux, soit ce n'est pas exact et il ne faut pas le dire", a-t-il toutefois glissé.

Le député PS Arnaud Montebourg a relativisé les faits, estimant que "comme il y a les risques du métier", il y a "les risques du mandat" et que les responsables politiques sont "souvent soumis à ce genre d'atteintes".


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