En 2016, deux équipes l'une de jour,
l'autre de nuit ont filmé le Grand Bal, un événement organisé
chaque été dans l'Allier pat l'Association Européenne de Danse
Traditionnelle. Deux mille danseurs y évoluent sur les parquets de
bois de 7 chapiteaux pour sept jours et huit nuits.
Dans un tourbillon incessant, jeunes ou
moins jeunes venus de tous horizons, amoureux de «bal trad», se
retrouvent, dans une atmosphère décontractée, festive et
communautaire pour cette parenthèse joyeuse et vivifiante.
La réalisatrice, Laetitia Carton, fait
partie de ces inconditionnels et son plaisir se veut communicatif. Son documentaire s'attache autant à
filmer les danseurs que les musiciens, leur joie, leur enthousiasme,
leur implication malgré les difficultés liées au coté nomade
(l'installation d'un plateau de musique a ses contraintes logistiques même si
ce n'est pas les Rolling Stones). Les visages sont souriants,
épanouis. Dans les danses de groupe on perçoit bien la joie d'être
ensemble et l'énergie qui les porte. Et lorsque les couples
s'enlacent, virevoltent, se laissent emporter par le rythme ou la
sensualité, leur plaisir ou leur désir est palpable.
La patte féminine de ce documentaire
est évidente mais elle réduit un peu la tentative d'approche
globale du rôle sociétal de la danse.Les freins mentionnés à sa
pratique: harcèlement, sentiment de défaite quand on fait
banquette, nécessité d'être plus technique quand on est plus
vieille ou moins gironde...sont essentiellement féminins, il doit
bien y avoir aussi des «blocages» coté masculin? Les
considérations métaphysiques de la voix-off illustrées par un
cercle de danseurs les yeux fermés, en introspection apparaissent
un peu superflues. Heureusement on enchaîne vite avec le dynamisme
et la joie de vivre de la Scottish finale! C'est cette impression qui
reste et qui donne à ce documentaire son qualificatif de
réconfortant.