J'évoque cette anecdote, car elle exprime tout à fait la difficulté qu'il y a à transmettre certaines choses ; je veux dire par là à évoquer certaines subtilités. Le goût... le 'bon' goût... le goût savoureux... ne s'enseigne pas... il se savoure... se révèle... se trouve... Comment expliquer les souffles d'une bienfaisance inouïe de l'Âge d'Or ? Pour ceux habitués à ce qu'on leur montre les choses, c'est impossible. À notre époque, c'est particulièrement le cas, où tout est dans la monstre (le fait de montrer) mais très éloigné du goût... de la subtilité. Certes, on peut voyager dans l'espace... mais on le fait comme n'importe quel autre animal 'nuisible' cherchant à se répandre tout en détruisant l'harmonie du lieu d'où l'on provient. " Bon " et " bien " sont presque devenus des gros-mots ou complètement vidés de leur sens pour devenir des outils de manipulation. Il suffit d'écouter ce qu'une personne nous dit faire de bien, pour être à peu près certain que cela cache le contraire. Ainsi détruisons-nous tout en expliquant pourquoi cela est bien.
La beauté n'est pas ostentatoire, visible au premier coup d'œil... en tout cas pas à des âges comme le nôtre... Par contre elle l'est dans des âges davantage 'purs', baignés dans la véritable élégance. Comme le dit le Petit-prince de Saint-Exupéry : " On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. " Pas besoin de chercher des palais loin de nous... Il y en a en nous ; ne serait-ce que celui de notre bouche, dans lequel on goûte !
Les " époques " que j'évoque dans cet article, ne se situent pas seulement dans le temps.
Ces choses ne s'expliquent pas et ne doivent pas l'être, car forcer c'est ne faire ressentir que de la douleur... là où il n'y en a aucune.