Ne restons pas muets face aux violences conjugales
envoyé par Amnesty_France
Bien que de plus en plus dénoncée, la violence à l’égard des femmes au sein du couple demeure aujourd’hui encore très mal connue et largement sous-estimée.
Selon une enquête nationale publiée en 2003 , les actes de violence au sein du couple touchent près d’une femme sur dix en France, quels que soient leur âge, leur origine et leur milieu. Elle est liée à une discrimination fondée sur l’appartenance sexuelle.
La violence contre les femmes, quelle que soit sa manifestation, s’accompagne et se nourrit d’une forme d’emprise, système complexe de domination régit par le contrôle et la peur. La plupart des femmes qui subissent des violences se trouvent piégées : elles ne peuvent ou ne savent souvent pas comment en sortir.
Bien qu’il s’agisse de violences commises dans la sphère privée, ce sont des violations des droits humains comme les autres et elles concernent donc l’Etat. Au regard du droit international, celui-ci est comptable de ces violences. Son rôle est de faire tout ce qui est en son pouvoir pour les empêcher, punir les coupables et apporter aux victimes la protection, l’aide et les compensations nécessaires.
En France, l’État a indéniablement fait un certain nombre de pas vers une meilleure prise en compte de ce phénomène si largement répandu. Cependant, ces dispositions souffrent encore d’un manque de coordination, de volonté et de moyens adéquats, qui se traduit par une application très hétérogène sur le territoire français.
A l’image de la société, les professionnels concernés considèrent encore trop souvent qu’il s’agit de simples conflits familiaux. Tant que la violence faite aux femmes sera occultée ou relativisée, tant qu’elle ne sera pas suffisamment prise en compte par l’État et reconnue comme un véritable enjeu par la société toute entière, elle ne cessera pas.
En 2007, le Gouvernement a mis en place un numéro d’appel unique, le 3919, qui répond aux personnes victimes ou témoins de violence et les redirige vers des associations et services spécialisés qui les prendront en charge.
Olivier Dahan a réalisé un film de 2 minutes 30 qui met en
scène les violences conjugales et incite les témoins de ces violences à
réagir. Ce film, conçu par TBWA\Paris, soutient la campagne d’Amnesty
International sur les violences faites aux femmes.
L'objectif de ce film est de provoquer une prise de conscience
de la réalité de ce problème en France, du rôle important de chacun
d’entre nous et de la responsabilité du gouvernement pour y mettre un
terme.
Répondant à l’invitation du réalisateur et désirant soutenir ainsi l’action d’Amnesty International, Clotilde Courau, Didier Bourdon et Claude Perron
ont mis à leur tour leur talent au service de la force du film, en
incarnant des personnages que l’on pourrait croire tout droit surgis du
passé mais qui se révèlent être effroyablement contemporains.