Je n'ai jamais été un grand fan de Queen.
Au CEGEP, avec un ami, on avait même fait chacun de notre côté un top 100 des meilleures chansons de tous les temps (selon notre expérience de 17 ans) que nous avions ensuite comparé pour en faire sortir un nouveau top 100 et j'avais complètement omis le groupe. Je ne me rappelle plus si mon ami avait placé beaucoup de Queen, mais il avait placé assez haut dans le top 100, Bohemian Rhapsody. Que je découvrais probablement. Et que j'aimerais beaucoup. Mais c'est pas mal tout. Deux ans avant Wayne's World qui nous faisait redécouvrir le band avec ce morceau. Et avant la mort de Freddie Mercury qui allait faire revivre le band un peu plus longtemps.
En appartement, à Montréal, un co-loc allait en faire beaucoup trop jouer dans nos murs, sur deux compilations voulant capitaliser sur la mort de Mercury, et ça finirait pas ne pas me plaire vraiment.
Mais je peux comprendre l'intérêt autour du band. Ils avaient une réelle saveur picaresque théâtrale. Entre 1973 et 1986, ils ont coloré le monde musical de brillante façon à plusieurs reprises. Même si leurs chansons ne me rejoignaient pas souvent.
Mais je ne pourrai jamais cracher sur Queen. Pour 70 secondes.
Même si ce type de musique, le côté hirsute de ses interprètes, la guitare lourde, l'inventivité musicale, le concept de solo, sont toutes des choses de plus en plus absentes dans les constructions musicales de nos jours, il semble que la période de 1970 à 1992, celle qui a couvert les années payantes pour Queen, ait eu son lot de chansons exploratoires, étranges, extravagantes, osées, comme Ziggy Stardust, Stairway To Heaven, Shine On You Crazy Diamond, Rock Lobster, I Ran, Nothing But Flowers, Lovesong, et avaient toutes ce côté bizarroïde qui plaçait les gens dans des zones d'inconfort musicaux mais qui marquaient aussi l'histoire et l'époque à leur façon. Plaçaient un paquet d'autres gens dans une zone de totale aventure heureuse.
Queen a touché à cette magie avec Bohemian Rhapsody, qui donne le nom au film lancé vendredi dernier sur l'histoire du band. De sa naissance au Live Aid de 1985, où le groupe était au sommet de son art.
4 ans avant ce Live Aid, David Bowie, my man, se rendait à Montreux, en Suisse, pour y enregistrer des voix sur le 10ème album de Queen, Hot Space. La session avec Bowie serait difficile puisque trop de chefs seraient capitaines d'un même bateau. Mais ça accoucherait d'un morceau tout à fait formidable.
Phénoménal pour mes oreilles.
Autour de 2:20 dans la chanson que Mercury, Deacon, May, Taylor & Bowie composeraient, se trouvent 70 des secondes les plus extraordinaires de la musique (toujours pour mes oreilles).
Love, love, love, love, love,
Insanity laughs under pressure we're breaking
Can't we give ourselves, one more chance?
Why can't we give love that one more chance?
Why can't we give love, give love, give love, give love, give love, give love,
give love, give love, give love, give love, give love, give love?
Because love's such an old fashioned word,
And love dares you to care for the people on the (people on streets) edge of night
And love (people on streets) dares you to change your way of
Caring about ourselves,
This is our last dance,
This is our last dance,
This is ourselves.
37 ans après sa composition, cette pièce me bouleverse encore et me semble tellement toujours pertinente.
Sur cette planète qui épouse de plus en plus les autocraties et les crapules.
Un film sur l'histoire du band est sorti en salle vendredi dernier. Ça me semble une catastrophe. Académique à en vomir. Je semble toujours tomber sur une bande annonce en français, traduction franchouillarde de France atroce (tout comme Wayne's World avait été une horreur en français-mégateuf? Hein?), bande annonce qui est affreusement tournée.
Mais film que je verrai surement dans 8 mois.
Donnons tous cette chance de plus à l'amour.
Dans la vraie vie.
Même au Brésil.
Qui a élu un haïssable la semaine dernière.