Sorti pour la première fois en 2015 en auto-publication, le livre Metropole de Lewis Bush ressort aujourd’hui grâce aux éditions Overlapse. Le jeune photographe britannique y présente un formidable document sur le déracinement brutal des fondations londoniennes aux mains de promoteurs privés, au profit d’investisseurs fortunés et de lointains spéculateurs immobiliers. Dans le sillage d’un développement haut de gamme de plus en plus agressif, les logements abordables ont pratiquement disparu et les habitants de Londres sont forcés de s’éloigner toujours plus du centre-ville. Photographié au cours de dizaines de nuits d’hiver passées à errer dans la ville en pleine mutation, Metropole retrace les effets vertigineux d’un afflux de capitaux sur Londres. Bush expérimente avec des images sombres en noir et blanc, et avec des mises au point décalées et des expositions multiples. On y aperçoit les charpentes des tours résidentielles de luxe en pleine construction, et un entrelacement de grues, de bureaux modernes et de logements encore inhabités. Cet enchevêtrement proliférant reflète l’ampleur menaçante de l’altération dans la ville. Dans cette vision dystopique du développement urbain forcené de Londres, la perspective et l’orientation sont perdues dans le processus, imitant le sentiment de désarroi et d’expropriation que ressentent aujourd’hui de nombreux Londoniens. Ce très beau livre de 160 pages, à la construction originale (reliure suisse avec fil orange apparent, papiers différents, feuille d’argent sur la couverture, 12 inserts), est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions britanniques Overlapse.