Voici un autre extrait du beau livre "Le corps est conscience" de Marc Marciszewer.
Et même si c’est répétitif : la démarche de sophrologie proposée vous invite, lorsque vous vous pensez agité, à ressentir dans votre corps comment ça se passe. Dans votre poitrine, dans vos épaules, dans votre gorge, votre respiration, votre rythme cardiaque, etc. Vous quittez ainsi la pensée et découvrez 1 expérience sensorielle de 1 agitation, en ce moment précis. Puis l’agitation n’est plus qu’un mot désignant certaines sensations.
Une seconde phase vient, plus ou moins vite, où l’écoute change spontanément de direction : elle se centrait sur les sensations, là elle se porte instinctivement vers l’arrière-plan, l’espace où sont perçues ces sensations, et où naissent et disparaissent les pensées.
Cela réveille une profonde tranquillité du corps comme de l’esprit, intuitivement reconnue comme immuable, toujours déjà là.
Et l’instant d’après, cet émerveillement disparaît et l’écoute cède place à une nouvelle expérience... qu’il conviendra d’écouter dès que vous en viendra la présence d’esprit.
« Le corps n’est pas à l’extérieur. Il est conscience. Il s’agit de ne pas se limiter au corps. La corporalité est l'expression de l’arrière-plan. »Éric Baret, (L’eau ne coule pas, yoga de la non-dualité, éditions du Relié, Gordes, 1995, p. 31)
Ainsi, dans cette vision du monde qui traverse les cultures et les époques, la Conscience n’est pas dans le corps, mais le corps dans la Conscience. Mieux : le corps est Conscience.
Dans la sophrologie de l’écoute (ou sophrosophie), en écho à cette vision que nous partageons, hormis dans certains cas spécifiques qui ne peuvent être abordés par écrit, nous ne faisons pas référence à la physiologie du corps, pour ne pas le garder séparé de son environnement et au contraire lui permettre de ressentir une large palette de sensations, le ressentir comme lourd, léger, rayonnant, immense, vacant, vibrant, puisant.
La démarche de sophrologie ici proposée, à l’instar du yoga de l’écoute tel que celui du Cachemire, ne se réfère pas tant à l’anatomie physique qu’à la sensitivité, au corps d énergie, ce qui suscite une liberté et un dégagement quant à la perception du corps. Nous n’intervenons pas pour « nettoyer » les nœuds, les tensions, les contractures, parce que nous faisons l’expérience que l’écoute sensitive dégagée de toute référence nettoie d’elle-même, sans notre intervention, et mieux que nous le pourrions, de par l’éclaircissement émancipateur quelle apporte (sur nos modes de fonctionnement, les processus physio-psychiques, la nature et la fonction des émotions)...
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