Plus que "parmi les compétences clés", c'est au coeur des compétences clés du futur que se trouve le storytelling.
Ce n'est pas la première fois que l'on prétend que le storytelling est un pont vers l'avenir, que ce soit au niveau des organisations, des entreprises ou à titre personnel. Alors qu'est-ce que cet article apporte de neuf ?
Et bien, pour une fois, le storytelling n'est pas un ingrédient du succès, au milieu d'une liste d'autres aptitudes, qualités, compétences. Il est au carrefour de toutes ces compétences : bon, 4 compétences indispensables à un futur réussi, pas besoin d'en avoir plus.
Alors, soyons francs : si vous lisez cet article, c'est déjà un peu tard (mais pas trop !), parce que ces compétences, c'est lorsque l'on est enfant qu'il faudrait les développer, pour en retirer le maximum.
Je ne veux pas faire le donneur de leçons. Ces compétences sont le fruit de lectures croisées de nombreux experts, futurologues et autres, dont je lis les écrits au fil de ma veille.
Les 4 compétences clés d'un futur brillant (avec du storytelling dedans) :
Quoi que c'est donc ? C'est tout simplement la capacité de faire ce que Steve Jobs affichait comme son credo : "connecting the dots" - relier les points (c'est une métaphore, hein). Quoi que c'est donc bis ? Penser sous forme de systèmes, c'est ne pas considérer chaque chose comme étant isolée, mais comme pouvant faire partie d'un ensemble plus grand, plus performant. Je dis bien pouvant et pas "faisant" ; c'est la qu'est la vraie clé. Il s'agit d'être capable d'apprendre et d'imaginer des connexions nouvelles entre des éléments qui sont au départ complètement déconnectés. Au lieu de penser en silos, penser en systèmes donc, et au final être apte à s'adapter, évoluer, innover sans inventer, juste en créant de nouvelles associations d'éléments préexistants.
La plupart des nouveautés d'aujourd'hui ne sont pas des inventions, ce sont de nouvelles combinaisons.
Et bien, créer un système, c'est écrire une histoire, être capable d'imaginer le cycle de vie de ce système, son interaction avec l'histoire que vivront ses utilisateurs, le storytelling a un rôle pivot dans tout cela.
Nous sommes tous des designers. Que ce soient des expériences utilisateurs dans l'informatique, des expériences clients dans le marketing, des apéros, des fêtes d'anniversaire... Des machines peuvent (et vont !) le faire plus efficacement que nous. L'intelligence artificielle déchargera ceux pour qui c'était un fardeau et désolera ceux dont c'est le coeur de métier. Mais, oh wait, non : il ne faut pas se désoler. Il y a une chose que les machines ne savent pas faire et, malgré les films de science fiction, il y a de fortes chances qu'elles n'y parviennent jamais : c'est faire preuve de sentiments, et particulièrement d'empathie. Dans toutes nos activités, tous nos designs, donc, nous aurons à matcher la technique des machines avec l'humanité de l'empathie, cette dernière étant notre plus-value. Apprendre l'empathie est donc crucial.
L'empathie, c'est un sentiment, c'est de l'intelligence émotionnelle : l'émotion, tiens, voilà un ingrédient essentiel du storytelling.
- La capacité de communiquer des idées complexes :
Comprendre des sujets complexes, c'est bien. Etre capable de les communiquer de manière intelligible à d'autres, c'est non seulement encore mieux mais surtout essentiel si tant est que l'on soit intéressé(e) par la dissémination et l'adoption de ces idées.
Comprendre la blockchain, par exemple, c'est très bien. J'ai moi-même suivi un MOOC sur ce thème parce qu'il m'intéressait. Mais c'est juste autocentré, et donc sans impact autour de soi, si on n'est pas capable de l'expliquer à d'autres. C'est l'enjeu de suivre le développement de cette technologie comme un curieux ou de participer à son développement en tant qu'acteur.
Etre acteur, c'est quand même mieux, hein, sauf si on a uniquement comme ambition personnelle de briller dans une discussion (oups, discussion est un grand mot, disons "échange" plutôt) sur Facebook.
Et comment communique-t-on efficacement des idées complexes si ce n'est en les formulant concrètement, en les illustrant avec des récits, des histoires, du storytelling.
Ah, la tarte à la crème de l'équipe. Tarte à la crème pour ceux qui penseraient équipe à l'ancienne, avec présentiel et réunionnite. Non, non, le véritable enjeu est de travailler à la fois seul (en home office ou en itinérance) mais pas de manière isolée. Vraiment en équipe donc, mais sans les contraintes physiques qui allaient traditionnellement avec. Savoir travailler dans une équipe qui n'existe pas est un défi. Cela me rappelle l'époque où j'étais membre d'un laboratoire de recherche universitaire : j'avais mis des mois à comprendre qu'il n'avait pas d'existence physique, ce qui n'empêchait pas ses membres de travailler ensemble.
Il s'agit donc aussi d'apprendre à créer de nouveaux modes de fonctionnement collaboratifs : bref, une nouvelle histoire d'équipe.
Pour la route et pour compléter la réflexion sur "connecting the dots" :