En partageant la descente aux enfers de cette héroïne sans nom, l’auteure invite à découvrir l’horrible piège de la monoparentalité qui plonge tant de femmes dans la solitude, la culpabilité et la précarité. Comment élever un enfant quand on se retrouve seule, sans soutien familial, aux prises avec les huissiers et au sein d’une société qui préfère fermer les yeux que de tendre la main? Même sur le net, où elle espère trouver des réponses, voire à la limite un peu de réconfort, elle récolte surtout les avis lapidaires et les jugements incisifs d’ignorant qui l’invitent surtout à assumer…
À l’aide de phrases courtes et d’un style vif, Carole Fives retranscrit à merveille l’urgence dans lequel vit cette femme au bord de l’asphyxie. Le parallèle avec la chèvre de Monsieur Seguin, qui tire constamment sur sa corde en rêvant de liberté, est particulièrement bien trouvé et contribue également à pointer du doigt ce loup qu’est devenu notre société individualiste, qui se désolidarise des plus faibles et les dévore sans aucune pitié…
Un roman interpellant dont on ressort bouleversé, voire même fatigué d’avoir vécu le quotidien épuisant et totalement injuste d’une mère célibataire comme il y en a probablement trop…
Ils en parlent également: Mes échappées livresques, Au fil des livres, Mot Envolé, Lire&vous, Les élucubrations de Fleur, Les chroniques de Coco, Les mots de la fin, 31rst floor, Twin books, Agathe The Book
Tenir jusqu’à l’aube, Carole Fives, Gallimard, 192 p., 17 €.
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