Cette lumière ou cette ombre… Un mot :
Et l’existence, qui en moi existe seule
Sous les voix que chaque homme s’invente
Pour se rapprocher de vérités
Fuyantes, serait exprimée, finalement.
Mais ce mot n’existe pas.
Si toutefois j’écoute dans le bruit
Qui monte du quartier, un son un peu
Plus clair – ou que j’aspire dans l’odeur
De la saison un souffle plus précis
De feuilles mouillées, de pluie, alors,
Allusive, l’indicible vie qui est la mienne
Se dessine à mes yeux, rien qu’un instant,
Et je ne saurais la supporter… Mais un jour,
Ah un jour, je hurlerai à cette vue,
La révélation sera un hurlement…
*
Sarebbe così facile svelare
questa luce o quest’ombra… Una parola :
e l’esistenza che in me esiste sola
sotto le voci che ogni uomo inventa
per avvicinarsi a verità
fuggenti, sarebbe espressa, infine.
Ma questa parola non esiste.
Se tuttavia ascolto nel rumore
che sale dal rione, un suono un poco
più terso – o aspiro nell’odore
della stagione un più preciso alito
di foglie fradice, di pioggia, allora,
allusa, l’indicibile mia vita
mi si disegna, per un solo istante…
E non so sopportarla… Ma un giorno,
ah un giorno, urlerò, a quella vista,
sarà un urlo la rivelazione…
*
It would be so easy to unveil
this light or this shadow . . . One word,
and the life that lives alone in me,
beneath the voices every man invents
to get closer to fugitive
truths, would be expressed at last.
But no such word exists.
If, however, in the din rising up
from the streets I hear a sound slightly
clearer than the rest—or if I inhale
among the season’s scents a sharper breath
of leaves, awash with rain, then,
by suggestion, my ineffable life
looms before me, for only an instant . . .
And I can’t bear it . . . But one day,
oh, one day, that sight will make me shout,
and my shout will be a revelation . . .
***
Pier Paolo Pasolini (1922-1975) – Rome 1950. Journal intime (Roma 1950. Diario, 1960) – Adulte ? Jamais