Gartner prédit la disparition des banques

Publié le 29 octobre 2018 par Patriceb @cestpasmonidee
En 2015, le PDG de BBVA prédisait déjà la disparition, à terme, de la moitié des banques historiques dans le monde. En 2018, à l'occasion de son Symposium annuel, le cabinet Gartner renchérit en suggérant que 80% d'entre elles sont menacées d'extinction ou d'effacement d'ici à 2030, faute de véritable stratégie de transformation « digitale ».
Pour être précis, les perspectives d'avenir des institutions financières concernées vont de la fermeture pure et simple à la mutation en fournisseur de service banalisé et industrialisé, en passant par une survie d'apparat, sans plus réellement posséder de position concurrentielle sur le marché. En effet, ces structures auront de plus en plus de difficultés à rester pertinentes face à l'émergence puis la prise de poids de plates-formes globales, de nouveaux géants de la FinTech et autres acteurs non traditionnels.
Les causes de ce sombre tableau sont à imputer directement aux graves erreurs de jugement d'une grande partie des banques de la planète. Car, en dépit de leur communication tonitruante et universelle autour de leur transformation « digitale » et des investissements parfois considérables qu'elles affirment y consacrer, elles n'ont toujours pas pris la mesure des changements qui s'imposent à elles. Au contraire, elles continuent à fonctionner comme au siècle dernier derrière un masque légèrement modernisé.

Pour le secteur dans son ensemble (et en dehors de rares exceptions), la priorité continue invariablement à porter sur la croissance des revenus et, pour atteindre cet objectif, les bonnes vieilles méthodes restent des valeurs sûres : rationalisations, amélioration de l'efficacité opérationnelle, augmentation de la productivité… En fait, ce que les institutions financières qualifient de « digitalisation » n'est guère que l'application brute des technologies contemporaines à ces enjeux, notamment par l'automatisation.
Or, quand elles se contentent de développer des canaux additionnels destinés à faciliter les transactions de leurs clients, quand elles se focalisent avant tout sur l'optimisation de leurs processus et organisations existants, elles perdent de vue le défi vital à relever : la transformation. Elles ne voient pas les signes de l'effondrement du secteur tel qu'elles l'ont toujours connu et de son remplacement par de nouveaux paradigmes, derrière lesquels la technologie permet d'abord de créer des modèles radicalement différents.