Petits traffics au G8

Publié le 09 juillet 2008 par Juan

Quand les chefs d'Etat des 8 pays les plus riches de la planète se rencontrent, les tractations vont bon train. certaines sont explicites et scénarisées, d'autres sont plus discrètes.
Marina Petrella, l'extradition négociée entre Sarkozy et Berlusconi
Pourquoi donc Nicolas Sarkozy a-t-il confirmé mardi 8 juillet, en plein sommet du G8 au Japon l'extradition d'une ancienne membre des Brigades Rouges italiennes, Marina Petrella ? Il a demandé également au président du Conseil italien Silvio Berlusconi de solliciter la grâce auprès du président italien. Pourquoi donc ?
L'affaire est pourtant simple : au début des années 1980, un Président français a accepté d'accueillir en France des terroristes s'ils renonçaient à la lutte armée (ça ne vous rappelle rien ?). Marina Petrella faisait partie de ceux-là. 25 ans plus tard, un autre Président voulant rompre avec certains éléments du passé (mais pas tous), signifia que la parole de la France n'avait pas de valeur.
L'Afrique, la bonne conscience négociée
Les pays du G8 ont réaffirmé mardi leur engagement de doubler leur assistance à l’Afrique d'ici à 2010 par rapport à celle dépensée en 2004. Cela représente quelques 50 milliards de dollars. Ils ont aussi annoncé vouloir débloquer 60 milliards de dollars dans les 5 ans pour lutter contre les maladies infectieuses. Cet engagement avait déjà été pris, mais sans date butoir, l'an passé.
L'environnement, la bonne conscience retardée
Va-t-on signer un nouvel engagement écologique ? A chaque G8 est signé une nouvelle déclaration d'intention, sont rappelés des objectifs à long terme. Cette fois, le président Sarkozy est satisfait: "Je voulais qu'ici le G8 aille plus loin qu'à Heiligendamm sur l'objectif de long terme d'au moins 50% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050 (...) C'est fait", s'est-il félicité mardi 8 juillet. Le G5 ((Afrique du sud, Brésil, Chine, Inde et Mexique) a néanmoins reproché au G8 sa timidité en matière de lutte contre la pollution. Un comble !
"Il est essentiel que les pays développés montrent la voie et réduisent en 2020 leurs émissions de gaz à effet de serre (...) d'au moins 25 à 40% par rapport à leur niveau de 1990 et en 2050 de 80 à 95%" par rapport à cette même date, ont déclaré les cinq pays dans un texte commun, lu par le président mexicain Felipe Calderon.
Cette déclaration reste volontairement floue (aucune année de référence, aucun engagement précis et concret par pays; aucun objectif de moyen terme).
Comme l'a déclaré Greenpeace,
"La seule bonne nouvelle de ce G 8, c'est que c'est le dernier de George W. Bush"

Il en reste au moins 3 à Nicolas Sarkozy.