Willy Stöwer (1864-1931)Stöwer_Titanic_(colourized).jpg
" En fait, je n'aime pas que les choses soient trop évidentes, je n'aime pas non plus trop expliquer les choses. Dans Sombre dimanche, une des femmes se brise le cou et meurt. Je ne voulais pas que le lecteur sache laquelle, parce que je ne le savais pas moi-même... Cela aurait pu être n'importe qui, et le lecteur aurait pu choisir. Dans les premiers livres je savais plus ou moins ce que je faisais parce que les choses tournaient autour de ma mère, de mon père et de mes tantes... Lorsqu'il s'est agi d'écrire sur Scott, sur le , sur la Crimée, je ne savais plus ce que je faisais. Mais je savais comment tricoter l'intrigue...
Lorsque j'écris, je travaille jour et nuit. Je ne sors pas. Il m'arrive de ne pas me coucher, mais de simplement faire un somme sur le canapé. Souvent, je ne prends pas de bain, parce que le plaisir de prendre un bon bain après cinq jours, et de me laver les cheveux, me revitalise. Je fume, mais je ne bois pas. Lorsque j'écris des articles pour les journaux, il m'arrive de boire un verre, ou si je suis bloquée dans un livre, je peux boire un coup. Je vis comme ça jour et nuit pendant quatre mois, et puis c'est fini, le livre est terminé et je prends un bon bain...
Mon mari, Austin Davies, a été le professeur de John Lennon à la Liverpool Art School. En fait, le soir où nous nous sommes séparés, mon mari donnait une fête chez nous à laquelle étaient venus les Beatles, John Lennon, Stuart Sutcliff - celui qui est mort - et je ne me rappelle plus qui. La fête a duré trois jours et trois nuits ; je suis partie m'installer au bout de la rue chez une amie avec les enfants, et nous avons par la suite divorcé à l'amiable. Je n'ai jamais revu les Beatles..."
Beryl Bainbridge : extrait entretien réalisé en 2000 . Pari Review Anthologie volume 2, Christian Bourgois, 2011 https://en.wikipedia.org/wiki/Beryl_Bainbridge