Ils l’ont fait. Depuis 1936 l’aile très à droite cherchait à casser du travailleur et les acquis. Depuis 1936, ils attendaient le moment ou le peuple de France baisserait sa garde pour frapper un grand coup. Et bien c’est fait : on appelle cela une loi de modernisation ( !!).
Que contient cette loi ?
L'article 16, qui permet à chaque entreprise de fixer, par accord, son propre contingent d'heures supplémentaires et de dépasser ce contingent sans demander l'autorisation de l'inspection du travail, sous réserve de ne pas aller au-delà de 48 heures de travail par semaine (405 heures par an). Une broutille non ?
L'article 17, qui élargit les possibilités de faire passer les salariés « autonomes » en forfaits annuels en jours, aujourd'hui réservés aux cadres. (Ce qui revient à avoir des techniciens en autonome). Un détail non ?
Un amendement qui plafonne le forfait jours, notamment pour les cadres, à 235 jours de travail par an. Soit 17 jours de plus que précédemment (regarder un calendrier, cela revient à travailler tous les jours sauf les weekends). Et on va plus loin en permettant qu’un accord d’entreprise puisse faire monter ce contingent d’heures à 282 jours… Si peu de chose en ce bas monde non ?
Rien que cela ! Et oui une régression sociale qui nous ramène avant 1936 où chaque entreprise menait la vie qu’elle souhaitait, traitait ses salariés comme bon lui semblait…
Bon, on parle de faire avaliser cela par un syndicat « au moins représentatif de 30 % du personnel » et à condition que l’accord ne soit pas refusé par des syndicats représentants « plus de 50 % du personnel ».
C’est de la fumisterie ! On va voir apparaître des syndicats fantoches dans les entreprises, qui ne serviront qu’à bloquer la minorité de … blocage justement ! Sans parler du fait que le choix va être difficile quand le patronat présentera les choses ainsi : « soit vous signez l’accord, soit on doit fermer, ou licencier 450 personnes »… Tu parles d’un choix !
Le texte vient de redonner quasiment tout pouvoir au patronat ! Sous prétexte de réforme du dialogue social, le texte ouvre la porte au monologue patronal…
Alors que faire ? Ben pardi, ne pas baisser les bras ! S’unir, se syndiquer, ne plus avoir peur de faire grève, de se rebeller face à l’ignominie d’une vision de la société basé sur la marchandisation de l’être humain.
D’autres choix ? Pas vraiment. Alors on commence quand ?