Elle s’appelle Carole. Elle habite près d’un lac. Un lac calme, bruissant de ces lumières jurassiennes qui font penser à la Suède de Bergmann en été. Elle s’arrondit de l’enfant qu’elle porte et qui naîtra après la saison d’été. C’est peut-être une fée, mais c’est aussi une jeune femme de vingt-sept ans appartenant à notre monde bien réel. Elle est potière. Elle pétrit la terre. C’est une artiste qui crée chaque jour des oeuvres singulières que lui inspire la nature si présente autour d’elle. Son atelier se trouve au beau milieu du village de Bonlieu. Tout près de ce lac magique.
A la fin de ses études d’Arts appliqués de Paris, elle a présenté sa recherche sur les secrets enfouis dans le corps des arbres: D’abord chercher la serrure, puis la clé ouvrant le chemin à d’autres découvertes. Le monde prend sens à force d’observation, d’écoute, de patience… Tout se déchiffre dans l’arbre, l’écorce, la gangue qui nous entoure et dont nous sortons.
De cette patiente quête du sens au coeur de la nature, naît également la rencontre avec l’imaginaire. L’atelier de Carole est ainsi peuplé de tout un monde de lutins auxquels elle offre gîte (et probablement couvert) dans des maisons d’argile vernissé qu’elle confectionne à leur usage et que les enfants peuvent éclairer à leurs chevets, chaque nuit.
Les lutins des berges du lac hantent aussi ses théières qu’ils affectionnent… Un monde extraordinaire où fantastique et réalité se mêlent en toute sérénité.
A l’arrière plan, l’église romane de Château-Chalon