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Arequipa, une dame blanche au coeur des grands espaces

Publié le 26 octobre 2018 par Mourad Zouha @hayadossari
Arequipa, une dame blanche au coeur des grands espaces

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Arequipa, une dame blanche au coeur des grands espaces

Arequipa, une dame blanche au coeur des grands espaces © Stéphane Savignard  Partager  Tweeter  Partager

 » Ari-que-pay  » en quechua, langue indigène péruvienne, signifie  » Oui, vous pouvez rester « . Et on ne se fait pas prier : la deuxième ville du Pérou, après Lima, sa capitale plus chaotique, charme par ses atouts culturels, gastronomiques et naturels. Située à l’extrême sud, dans les contreforts de la Cordillère, à 2 335 mètres d’altitude, Arequipa est souvent la première bouffée andine d’un séjour au Pérou. Son altitude raisonnable et son climat doux en font un palier parfait pour s’acclimater à l’altitude. Avec ses quelque 850 000 âmes, Arequipa reste provinciale et paisible. La région elle-même conjugue volcans et canyons, dont ceux du Colca et de Cotahuasi, plus profonds que le Grand Canyon du Colorado. Cultures en terrasses, vertes vallées et sources d’eau thermale : ses grands espaces sont moins fréquentés que la Vallée Sacrée des Incas et Cusco. Pour peu qu’on s’éloigne des sentiers battus, on se retrouve seul au monde dans une nature intacte ou au coeur de villages au folklore vivace.

Une histoire prospère

Son cachet unique, Arequipa le doit au  » sillar  » : une pierre volcanique blanche extraite des carrières proches qui servit de matériel de construction pour ses principaux monuments, églises et casonas, ces grandes demeures coloniales témoins de sa richesse. Depuis 1540 et sa fondation, Arequipa a toujours prospéré : d’abord en commercialisant l’argent extrait des mines de Potosi (situées dans l’actuelle Bolivie), puis, au XIXe siècle, grâce à la laine d’alpaga. Le centre historique regorge de boutiques chics (El Ekeko ou la Casona Santa Catalina) où acheter ponchos, écharpes et bonnets d’une douceur et chaleur incomparables. Gratuits et didactiques, on peut aussi visiter les ateliers de fabrication. Même les nombreux séismes n’ont pas eu raison de la fière Dame Blanche. Classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 2000, le centre historique d’Arequipa n’a que peu à envier au très populaire Cusco.

Un patrimoine colonial unique

Autour d’une cathédrale immaculée, sa Place d’Armes, sa fontaine, ses palmiers et ses pigeons, le centre s’étend sur une dizaine de  » cuadras  » ou rues. On le découvre à pied, seuls ou avec un guide. Son bijou incontournable est le Monastère Santa Catalina. Dès 1570, les jeunes filles de bonne famille y vivaient une vie monacale. En fin de matinée, le soleil éclaire parfaitement son dédale de couloirs et patios aux tons ocre et bleu profond, ses arcades et leurs fresques presque enfantines. Autour de la Plaza de Armas ce sont les casonas qui rivalisent : Casa Moral, Goyoneche ou Tristan del Pozo et leurs portails ouvragés. Au sud, le Claustro de la Compañia héberge une suite de patios au sol en damier, fontaines, boutiques et quelques cafés. La Iglesia de la Compañia séduit par sa façade baroque exubérante et sa coupole aux motifs exotiques ouvragés. Déambuler dans le centre c’est aussi sentir l’ambiance du marché San Camilo, signé Gustave Eiffel. De l’autre côté du fleuve Chili, on arrive sur les hauteurs de Yanahuara. Depuis son mirador, on embrasse la vieille ville couvée par le volcan Misti, ses 5 822 mètres et son chapeau de neige discret. Yanahuara est le quartier idéal pour découvrir la gastronomie locale.

Une signature gastronomique

Ses picanterías, petits restaurants traditionnels typiques de la ville, tels que Sol de Mayo ou La Nueva Palomino servent des soupes crémeuses de crevettes sauvages (chupe de camarones) ou un fameux piment farci à la viande haché (rocoto relleno). Arequipa compte aussi son lot de restaurants chics. C’est ici qu’est né le gastro-bar Chi Cha, signé Gaston Acurio, le chef le plus reconnu du Pérou. L’osso buco de veau y est par exemple cuisiné dans la chicha, la boisson de maïs fermenté des Incas. Zig Zag propose des spécialités cuites à la pierre de lave. De très chics casonas d’époque hébergent des bars à pisco (distillé de raisin dont les vignes poussent le long de la côte Sud). Et deux chocolateries artisanales ont vu le jour.

Sous la protection des volcans

Heureusement, Arequipa offre largement de quoi brûler toutes ces calories. En 3 heures on peut descendre le fleuve Chili en rafting, et, en 6 heures, les franges du volcan Chachani (6 075 mètres) en VTT.  La ville a ses gardiens vénérés (apus en quechua) : Misti, Chachani et Pichu Pichu. Les agences proposent l’escalade du Misti ou Chachani en 2 jours -1 nuit. Le Misti est le plus impressionnant : on effectue l’ascension finale au petit matin, à l’heure pour voir la ville se découvrir lorsque l’aube repousse l’ombre du volcan. Un ultime défi, plus technique celui-là, est l’escalade de l’Ampato et ses 6 380 mètres. C’est dans les franges de ce volcan que l’on découvrit, en 1995, la momie Juanita : une adolescente inca sacrifiée au dieu des montagnes. Cette  » princesse des glaces  » vous attend intacte au musée Santuarios Andinos à Arequipa. En quittant la ville, l’excursion la plus classique traverse la réserve de Salinas de Aguas Blancas. Sur ces immenses plaines rases broutent tous les camélidés andins des cartes postales : le trapu lama, le joufflu alpaga et la gracile vigogne. Entre mars et juin les flamants roses se posent sur le petit lac de sel de Salinas, à l’ombre du Pichu Pichu et de l’Ubinas. Le visiteur longe les 350 000 hectares de cette réserve en chemin pour l’autre incontournable de la région : le Canyon du Colca et ses 3 430 mètres de profondeur que survolent les condors.

Incontournable Canyon du Colca

Le Colca est sans nul doute la destination de référence pour les visiteurs. Après quelque 4 heures de route dont un passage à 4 910 mètres, au col de Patapampa, on atteint Chivay à 3 633 mètres d’altitude, le premier des 14 villages. Sa renommée, ce canyon la doit à la Cruz del Condor. Vers 8h, quand le soleil réchauffe leurs plumes, les condors s’élancent d’ici pour un ballet majestueux. Le point de vue est accessible en minibus. Les trekkeurs descendront les 1 500 mètres de zigzag jusqu’au fond du canyon et l' » Oasis de Sangalle  » où l’on trouve campings ou bungalows basiques et piscines fraîches. L’idéal est de la faire sur deux jours pour remonter au petit matin, à la fraîche. Le réseau de chemins et villages du Canyon est beaucoup plus ample : en 3 à 4 jours on s’offre des treks seul à seul avec les profondeurs.

Le long du canyon, on peut faire du cheval entre les terrasses andines. Ou grimper jusqu’à la forteresse de Chimpa ou Uyo Uyo, ruines de la culture précolombienne Collagua. Les aventuriers opteront pour le village de Pinchollo et la route du volcan Hualca Hualca (6 025 mètres) et ses geysers. Les dilettantes apprécieront Chivay, Yanque ou Coporaque qui offrent des hébergements du basique au luxueux et différentes sources chaudes où se prélasser.

Richesse folklorique et territoires secrets

Le Canyon a su préserver son authenticité. Les tenues traditionnelles brodées et colorées comme une fine dentelle sont toujours portées avec fierté. La danse du Wititi a d’ailleurs été intégrée au patrimoine immatériel de l’UNESCO en décembre dernier. On assiste à cette parade un rien grivoise chaque matin, à 6h précises, sur la Plaza de Yanque. Hormis Chivay, plus commercial, les villages disséminés autour du Canyon ont tous une identité forte. Coup de coeur pour Sibayo ou Rumillacta en quechua (le village de pierres) et ses séjours chez l’habitant. Les amateurs de territoires vierges ont aussi l’embarras du choix. À une vingtaine de kilomètres de Chivay se cache le mont Mismi. Au pied de ses 5 597 mètres naît la source du plus grand fleuve au monde : l’Amazone. Des expéditions s’y sont rendues en 2000 et les agences spécialisées le proposent. Sans oublier le Canyon de Cotahuasi, à une nuit de trajet, mais de 100 mètres plus profond que son célèbre rival : 3 535 mètres et les mêmes terrasses andines, bains thermaux, forêt de pierres, cascades et condors. Mieux vaut organiser sa visite car les transports publics y sont peu nombreux mais, sur place, on trouve des petites pensions honnêtes et un hôtel campagnard. Contrairement au Colca, vous y serez seuls au monde. Idéal pour ceux qui aiment ramener de leurs voyages une carte postale différente.

Infos futées

 Quand ? Arequipa se situe dans la sierra sud du Pérou et elle bénéficie d’un climat tempéré. De janvier à fin mars, attention aux pluies fréquentes. Meilleure période : de mai à août, froid la nuit mais un ciel bleu intense le jour.

S’y rendre. En bus, compter environ 18h depuis Lima la capitale avec la compagnie Cruz del Sur. Ou 1h30 en avion.

CRUZ DEL SUR – Plus d’informations sur le site

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Utile. Pour préparer au mieux son voyage.

OFFICE DU TOURISME DU PEROU – Plus d’informations sur le site

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