Pourquoi l'inefficace répartition territoriale des CGP ne doit pas freiner la démocratisation de l’épargne ?

Publié le 24 octobre 2018 par Vincentpaes
Médecin, juge, instituteur, notaire, pharmacien, etc. Ces professions ont en commun d’être inégalement réparties sur le territoire français, favorisant à certains plus qu’à d’autres l’accès à des services vitaux. Plus discrets mais néanmoins présents, les conseillers en gestion de patrimoine font partie de cette liste. Les CGP peuvent se targuer d’une hausse du nombre total de leurs cabinets en France (moins de 3000 en 2015, ils sont montés à 3234 en 2017 - cabinet Apredia, octobre 2018) et de l’augmentation de leur portefeuille. Mais ils se gardent bien de communiquer sur leur inégale répartition dans le pays.
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L’état des lieux est alarmant. Plus de la moitié des CGP français sont réparties dans seulement 3 régions : l’Ile-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la région PACA, qui représentent pourtant 39% de la population française, concentrent à elles seules 55% des CGP (Insee). Et rien que sur Paris (3,3% de la population), on retrouve 20% des CGP. Sous-entendu, si vous souhaitez obtenir des conseils sur votre patrimoine, il vaut mieux pour vous habiter Lyon, Marseille ou Paris.
 
Moins médiatisés que pour les services de santé ou les télécoms, les zones blanches du patrimoine existent bel et bien. Vous résidez à Auch, Nevers, Châteauroux ou Charleville-Mézières ? Vous pouvez passer votre tour ! Dans certains départements, on ne compte qu’un seul cabinet. Cela pose un évident problème d’accessibilité aux services des conseillers et cantonne l’accès à l’épargne éclairée à quelques zones urbaines favorisées. Comment veut-on parler dans ce cas d’une ouverture à l’épargne par les CGP ?
  Pas de quoi tirer un trait sur l’épargne pour tous ! Pour favoriser une meilleure diffusion du conseil en gestion de patrimoine, la solution est simple. Des spécialistes de la gestion de patrimoine ont décidé de miser sur les outils en ligne et le digital pour remédier à la disparité de la profession dans certaines régions. En plus d’améliorer l’accès au conseil, le digital a cet avantage d’utiliser des codes familiers à tout un pan de la population, qui recourt déjà aux applications de gestion financière ou de gestion d’assurances. Argent et technologie font bon ménage. Ils peuvent même décomplexer la démarche pour beaucoup de particuliers frileux à l’idée de poser des questions sur le sujet, de peur de paraître bête ou ignorant.

Certaines de ces Fintech qui réinventent le métier de CGP ont compris l’intérêt qu’il y avait à se positionner comme acteur pédagogique : sans prendre de haut ses clients mais au contraire, en les éduquant aux termes et méthodes du secteur. Au bout du compte, il y aura toujours des hommes et des femmes derrière ces services en ligne, destinés à compléter l’accompagnement, le conseil, par une intervention au téléphone ou en vidéo conférence. Le digital est parfois plus social.

A propos de l'auteur : Guillaume-Olivier Doré est CEO et fondateur de mieuxplacer.com.