Marjan et Imam Nazar, couple sans ressources survivant de la terre dans la province de Baghlan au nord de l’Afghanistan n’avait pas le temps de faire leur deuil, trop occupés au sort de leurs 7 autres enfants. Pourtant ils pleuraient un fils, Naquibullah porté disparu depuis deux ans. Malgré le désespoir, Marjan et Imam Nazar acceptaient ce coup du destin.
En 2016, Naqibullah avait été blessé dans des combats. Traité en urgence puis ramené chez ses parents, le jeune garçon avait été embarqué par des hommes sous prétexte de lui faire bénéficier d’une assistance médicale. Depuis, Marjan et Imam Nazar n’avaient plus eu de nouvelles de leur fils et n’avaient aucun moyen pour le rechercher.
Et puis, hasard, miracle, destin, appelez-ça comme vous voulez, quelques mois plus tard, en septembre 2016, des délégués détention du CICR enregistre dans une prison afghane un gamin nommé Naqibullah. Il ne sait pas où se trouve sa famille, n’a aucune indication à donner à l’équipe, ne reçoit jamais la visite de proches à l’inverse de nombre détenus.
Il fallut un an au CICR pour remettre en contact Naqibullah et sa famille et ce, grâce au commerçants du marché de la ville de Dand-e-Ghori de la province de Baghlan. En substance : « Le CICR recherche les parents du jeune Naquibullah ». Le bouche-à-oreille orchestré dans le bazar a fini par atteindre un jour les parents du jeune détenu qui se sont immédiatement rendus à Kaboul à la délégation du CICR en Afghanistan. De là, ils ont été pris en charge et emmenés au lieu de détention où se trouvait leur fils. Un frère et une sœur de Naquibullah, Hekamat et Zahra étaient aussi du voyage.
« Je ne pouvais plus parler se souvient Marjan, la mère. Je sanglotais, incrédule : Mon fils est vivant, assis devant moi. Merci au CICR pour tout ce qu’il a fait ! »
L’histoire de Naqibullah et de sa famille, est à l’image de nombreuses autres, fruits du programme «Rétablissement des liens familiaux» lancé par le CICR en Afghanistan il y a tout juste 10 ans. Au quotidien, les délégués travaillent à remettre en contact les membres de familles séparés par le conflit qu’ils soient réfugiés, déplacés ou détenus.
Depuis le début de l’année, 6 500 familles de détenus ont ainsi pu maintenir le contact avec leurs proches grâce au CICR.
Parmi les moyens utilisés, le traditionnel Message Croix-Rouge (MCR) papier, la visite des familles dans le lieu de détention mais aussi la visioconférence ou encore le téléphone.