Résumons ¹. Donc, voilà un type, Bolsonaro, qui fait régulièrement parler de lui pour ses positions outrancières, violemment racistes, misogynes et homophobes. Qui a condamné les aides sociales apportées aux plus pauvres sous la présidence de Lula, estimant que celles-ci « nourrissent une population de bandits et de fainéants. » Qui est partisan de la majorité pénale à 16 ans, du port d’armes, de la peine de mort, et de l’utilisation de la torture. Qui se prononce pour un contrôle des naissances au moyen de la stérilisation forcée des individus pauvres. Qui exprime régulièrement sa nostalgie pour la dictature militaire, qualifiant le coup d’État de 1964 de « révolution démocratique ». Qui déclare dans un entretien radiophonique que l’« erreur de la dictature a été de torturer au lieu de tuer ». Qui proclame également son admiration pour le dictateur chilien Augusto Pinochet. Qui dit tolérer les violences corporelles contre les enfants présentant des tendances homosexuelles, et qui préférerait voir son fils tué dans un accident s’il était homosexuel. Qui s’oppose à l’union civile entre deux personnes de même sexe, et qui affirme qu’il est « très fièrement homophobe » jusque devant la chambre des députés brésiliens. Qui tient sans honte aucune des propos misogynes, jusqu’à lancer à la députée fédérale Maria do Rosário (en) qu’il ne pourrait pas la violer tant il la jugeait laide. Qui affiche son hostilité au principe des quotas ethniques en faveur des Noirs dans les universités, et tient sans cesse des propos racistes et stigmatisants envers les peuples indigènes et les Noirs. Qui est également très hostile aux revendications des paysans sans-terre, à propos desquels il va jusqu’à tenir ces propos immondes : « nous allons donner des fusils aux producteurs ruraux, ce sera leur carte de visite pour les envahisseurs ». Et enfin, qui menace publiquement, ce 21 octobre 2018, s’il est élu, de lancer une purge « comme jamais le Brésil n’en a connue » et que les gens de gauche devront choisir « entre la prison ou l’exil ».
Quand on connait son goût immodéré pour la torture, il y a de quoi frémir…
sourceEt qu’on n’aille pas me rétorquer que c’est pourtant l’extrême-gauche qui l’a agressé. Bolsonaro avait auparavant lui-même refusé de condamner une attaque contre la caravane de campagne de Lula et avait appelé à mitrailler des militants de gauche (source)
Et malgré tout cela, malgré ce panégyrique en forme de pedigree délirant d’inhumanisme flagrant, que titre le journal de droite dure, conservateur, bien franchouillard au sens le plus putride du terme Le Figaro ?
Voilà. Fascisme avec des guillemets. Continuez comme ça. La banalisation du mal passe aussi par ce genre de pusillanimité qui ressemble étrangement à de la complaisance. Ne changez rien.
¹ L’ensemble des informations contenues dans ce billet ont été volontairement tirées de la fiche wikipédia de ce triste sire, afin de démontrer tout simplement que toutes les informations contenues ici sont accessibles à tous. Nul n’est donc sensé l’ignorer.