Paul Allen. Un inconnu qui est devenu un des hommes les plus riches du monde, en fondant Microsoft. Hervé Kabla remarquait que chaque grand succès compte souvent une personne qui lui ressemble.
Une partie de ma vie professionnelle est consacrée aux start up. La start up conduit à une transformation accélérée du tissu humain. Les compétences exigées changent avec le temps, mais très vite. Si bien que tout le monde ne peut, ou, probablement plus souvent, ne veut, suivre. Ceux qui le font doivent se "réinventer". Et il n'y a rien de plus douloureux dans la vie. Et cela commence par le fondateur. Pauvre homme.
Bill Gates était un tyranneau totalitaire, qui allait jusqu'à réécrire la nuit ce qu'avaient programmé ses employés le jour. Mais, fait rare, d'autant qu'il était extrêmement jeune et n'avait aucune expérience de management, il a compris qu'il était le goulot d'étranglement de son entreprise. Alors, il s'est déchargé de la direction de Microsoft et s'est consacré à ce pour quoi il se pensait le meilleur.
L'étape la plus critique de ce changement ne concerne pas les hommes, cependant. C'est le moment où les joueurs deviennent une équipe. Tant que le lien social n'est pas construit, l'entreprise est inefficace et fragile. Elle est le terrain de la lutte de l'homme contre l'homme. Peut-être parce que l'individu ne peut vivre en état d'anomie, rapidement viennent des tentatives de socialisation partielles. Des alliances se nouent. Danger paradoxal. En effet, des individus qui s'affrontent s'annihilent. Mais un groupe organisé est fort. Il défend ses intérêts contre ceux du "tout". Parfois, façon Révoltés du Bounty.
Voilà à quoi a échappé Paul Allen.