Voilà déjà quatre mois que je n'ai plus pris la plume pour compléter mon journal. Mais je n'ai pas abandonné ma quête pour autant, bien au contraire. En effet ces derniers temps j'ai consacré passablement d'énergie à poser de nouvelles bases pour finaliser la deuxième moitié de mon long parcours vers l'indépendance financière.
D'un point de vue financier, je commençais à posséder un portefeuille un peu trop diversifié à mon goût (près d'une centaine de positions). J'ai profité des niveaux très chers des actions pour vendre les actifs qui me préoccupaient le plus. Je me retrouve désormais à une cinquantaine de titres, ce qui est mon objectif à long terme. On sait en effet que c'est là que les bénéfices de la diversification sont le maximum. Au-delà, ça ne sert à rien. Ce faisant, je me retrouve aussi désormais assis sur une masse de cash assez importante, de 30%. C'est évidemment plus que mon objectif à long terme, même en ces moments de survalorisation des actions. Mais comme les autres actifs comme l'or et les obligations ne sont pas non plus dans une configuration optimale actuellement, je n'ai guère d'autre choix. Je me console en me disant que j'aurai beaucoup de munitions pour dégainer lorsque le moment sera venu. Par contre c'est vrai que dans l'intervalle, avec toutes ces liquidités, mes rentes issues de dividendes ne sont pas à la hauteur de mes espérances.
D'un point de vue personnel j'ai accompli de substantielles avancées. Une des plus grandes difficultés dans l'indépendance financière c'est de pouvoir concrétiser l'aisance financière qu'on a obtenue en une augmentation de la qualité de vie. Cela, peu de gens le saisissent au début de leur aventure. Posséder un patrimoine important, pourvoyeur de revenus réguliers, c'est bien. Mais si l'on est toujours obligé de s'éreinter au travail une cinquantaine d'heures par semaine, cela ne sert à rien. Attendre d'avoir un magot de quelques millions pour arrêter totalement de travailler, c'est long, très long. Et puis, arrêter de travailler du jour au lendemain, ça peut se révéler être brutal, déstabilisant, voir même dangereux. Le blues du chef de projet est une phénomène bien connu, alors imaginez à l'échelle d'une vie... J'ai donc toujours adopté l'approche d'un retrait progressif de la vie professionnelle. Non seulement on a le temps de s'y faire, mais aussi, et surtout, on peut en profiter bien plus rapidement.
Depuis un pic monstrueux d'activité professionnelle à près de 60h par semaine il y a quelques années en arrière, je n'ai fait qu'abaisser, lentement, mais sûrement, le temps consacré à mon travail de salarié. Je suis descendu à 50h, puis 45h, puis 35h et désormais 33h. A côté de cet aspect quantitatif, j'ai également amélioré notablement mes conditions de travail. J'avais déjà plus de plaisir à m'y rendre, rien de par le fait que j'étais plus reposé, alors imaginez avec un cadre notablement meilleur.
Bref, j'ai le sentiment d'avoir atteint un palier très important. Ma qualité de vie s'en ressent franchement. La prochaine étape c'est de baisser encore quelque peu mon investissement au travail, en dessous de 30h par semaine. Ce sera peut-être pour l'année prochaine.