Magazine Cuisine
Crédit photographique © : domaine Chicotot
Bouquet final avant la fin, explosion de sensations et atteinte du nirvana, voilà comment on pourrait qualifier cette descente en cave au domaine Chicotot Bien plus qu’une dégustation puisque nous avons partagé 3 heures d’amitié et de discussion autour de vins encore en cours d’élevage ou tout juste sortis de la fermentation alcoolique. Donc des notes succinctes et des appréciations résumées. Débutons par les 2018. Nuits Saint Georges, les Charmottes 2018 : vinosité et fruité dense. Un véritable jus de fruit en bouche. Nuits Saint Georges, aux Allots 2018 : densité, maturité et de la mâche en bouche. Nuits Saint Georges, les Plantes au Baron 2018 : concentration et puissance sur une base mature. Une série de « villages » qui tutoye les premiers ! Nuits Saint Georges, premier cru les Pruliers 2018 : soyeux et grains lacté des tannins. Une gourmandise. Nuits Saint Georges, premier cru aux Thorey 2018 : association réussie de la puissance, de l’élégance et d’un côté soyeux des tannins. Nuits Saint Georges, premier cru les Vaucrains 2018 : la classe (épisode 1), avec des tannins magnifiques portés par une acidité gage d’un vieillissement tranquille. Laissons le temps au temps. Nuits Saint Georges, premier cru les Saint Georges 2018 : Souvent, mon cœur penche vers les Vaucrains, tant la différence avec les St Georges n’est qu’effet du gout personnel. En 2018, il existe une véritable marche, que dis-je, un escalier entre les deux premiers crus les plus réputés de Nuits. GRANDS SAINT GEORGES. Puissance ultime sans négliger l’élégance et la finesse. Des tannins de fer dans une main de velours. Continuons avec quelques 2017. Bourgogne, Côte d’Or 2017 : fraîcheur, sérieux sans se prendre au sérieux. Un vin de copains presque « gouleyant ». Nuits Saint Georges, aux Allots 2017 : soyeux malgré un grain plus rustique des tannins. Nuits Saint Georges, premier cru les Rues de Chaux 2017 : toujours ces senteurs de café et de torréfaction, floralité et légèreté mais pas de creux ni de manque. Une parfaite alliance entre muscle et grâce. Nuits Saint Georges, premier cru aux Thorey 2017 : du fruit, de la puissance et toujours de l’élégance. Nuits Saint Georges, premier cru les Vaucrains 2017 : c’est corpulent, c’est torréfié, sur une base tannique bien construite. Difficile encore de laisser vieillir sereinement un vin déjà si « prêt » à boire … Nuits Saint Georges, premier cru les Saint Georges 2017 : comme en 2017, le statut de « vrai faux Grand Cru » s’applique totalement à ce climat. Légère sucrosité élégante, tannins superlatifs, acidité redoutablement affutée. LA GRANDE CLASSE. La hiérarchie est établie, et bien établie ! Quelques 2016 pour la forme. Bourgogne, Pinot Noir 2016 : un vin de copains, simple, bien fait (mais qu’il est difficile de passer derrière un « monstre ») Ladoix 2016 : le creux de la dégustation. A revoir car impossible de l’analyser. Beaune Lulune 2016 : un vin de caillou, minéral, avec une belle maturité. Nuits Saint Georges, aux Allots 2016 : floralité, vinosité et belle maturité du raisin. Nuits Saint Georges, premier cru aux Thorey 2016 : grand fruit, du velours en bouche, de la réglisse. Cerise sur le gâteau avec un vin mystère, sans étiquette, et dont la couche de moisissure traduit un certain âge … A l’ouverture, une robe diaphane encore vaillante, d’une belle brillante et tirant vers des teintes orangées. Le nez est magnifique, sur les champignons de Paris de noble origine, un peu comme ce plat dégusté en juin dernier à Fontevraud. Après une relative longue aération (30 minutes), ces notes tertiaires s’estompent peu à peu au profit de touches tendrement fruitées, plus fruits rouges que noirs. J’y décèle pêle mêle des fragrances d’alcool de cerise, de kirch, des épices douces, le tabac blond, une sorte d’infusion de tilleul, … La bouche est étonnamment alerte et jeune quoique fondue. Feuilles mortes, fruité intense et acidité bien présente dessinent une complexité magnifiée. Finale tendrement et subtilement veloutée, presque « sucrée ». Un moment de grâce nous a parcouru l’espace d’un instant ! A mettre directement au panthéon des grands bourgognes et au firmament de mes sensations viniques. Merci à Lucien, le grand-père de Georges Chicotot pour cette belle ouvrage. Il s’agissait d’un Nuits Saint Georges, premier cru 1923, issu des climats « Rue de Chaux » et « Pruliers ». Mais que vais-je bien pouvoir boire après une telle merveille ? Finale grandiose, c’est déjà Noël !!!!! Un immense merci à toute la famille Chicotot pour ces instants toujours magiques, qui se reproduisent pour notre plus grand plaisir tous les ans depuis maintenant plus de 15 ans. Bruno