The secret life of the american teenager

Publié le 09 juillet 2008 par Tao

Attention, attention. J’ai regardé Weeds, Nip/ tuck et Californication pourtant rien de tout cela n’aurait pu me préparer au visionnage du pilot de “ The secret life of an american teenager ”. Car dans le genre série dérangeante, je pense qu’on a atteint avec cette série le sommet. On doit “ The secret… ” à la gentille Brenda Hampton, la maman de “ Sept à la maison ”. Celle ci est visiblement tombée sur sa tête car elle nous raconte l’histoire d’une adolescente tombant enceinte. Vous imaginez la pécheresse, normal dans ce cas d’avoir été chercher l’héroïne dans le casting de Newport Beach (Shailene Woodley, la première Kaitlin, apparue 15 secondes). Heureusement dès les premières images on est rassuré car on retrouve l’ambiance de la casa Camden et la morale ne sera pas bafouée. Ainsi durant tout l’épisode, on a droit à une morale chrétienne outrancière à la limite du puant. A plusieurs reprises j’ai même du arrêter l’épisode tellement je trouvai chaque scène exagérée, comme sortie d’un mauvais clip d’éducation sexuelle pour jeunes chrétiens.

Prenons par exemple l’héroïne, Amy. Elle annonce à ses amies qu’elle a couché avec un mec durant l’été mais après avoir discuté avec ses deux amies, elle n’est plus tout à fait certaine d’avoir vraiment couché avec lui (même si elle a déjà fait un test de grossesse). Ensuite horreur, l’une de ses amies (forcément la noire) dit à Amy d’aller voir son médecin “ histoire d’avoir des options ”. Ce à quoi sa grosse copine moche lui répond outrée ” Ne me dis pas que tu parles l’avortement ? ”. Un vrai clip pro life si je peux m’exprimer ainsi.

Mais cela n’est pas encore le pire, celui ci est illustré par le couple vedette de l’école Barbie et Ken à la sauce chrétienne qui passent leur temps à parler d’abstinence, de contrat de virginité et de combien le Seigneur Jésus Christ les aiment. Dans n’importe quelle série, ces deux personnages seraient des caricatures et des personnages secondaires, mais ici pas du tout, ils font partie intégrante de l’histoire et prennent soin de nous rappeler que le “ sexe oral ” c’est également interdit. Si Barbie est totalement convaincue par ses propres paroles, Ken par contre l’est un peu moins (normal c’est un garçon, une fille ne peut avoir de pensée impures) et fait quelques polissonneries avec la “ salope ” du lycée. Acte qu’il regrette immédiatement et comme seul remède, il lui demande de prier avec lui pour le salut de leurs deux âmes.

Pour terminer, parlons du bad boy ayant engrossé notre héroïne. Celui ci saute sur n’importe quelle fille mais cela n’est pas de sa faute… il est seulement perturbé à cause des sévices sexuels commis par son père et donc il couche avec toutes les filles qu’il rencontre pour se prouver qu’il est un homme, un vrai. Cet aspect serait intéressant car on parle rarement des abus sexuels dans les séries pour ados mais là, c’est uniquement une manière supplémentaire pour diaboliser le sexe et nous dire que seuls des pervers peuvent pratiquer “ la chose ”.

N’oublions pas non plus toutes les petites phrases des parents interdisant à leurs ados d’avoir des rapports sexuels ou combien ils font confiance à leur fille à ce sujet. Avec une telle morale, il n’est pas surprenant de retrouver John Schneider dans cette série. Durant de nombreuses années, il nous avait déjà servi de magnifiques leçons de vie dans Smallville et visiblement il y a pris goût. Bizarrement Josie Bisset de Melrose place est d’accord avec lui. Okay, Jane était une gentille dans Melrose mais elle n’était pas non plus une sainte. Molly Ringwald (Breakfast club) s’offre aussi une nouvelle virginité en s’offusquant car sa fille cadette porte un t shirt dévoilant avec horreur son nombril. Une conversation qui débouchera sur un très subtile “ les filles portant ce genre de vêtements couchent avec tout le monde ”. Ce n’est pas exactement le discours mais le message est bien là.

Reste le super bal ethnique organisé par Barbie. Je dis bel et bien ethnique car on remarquera dans la scène de danse que les noirs dansent entre eux, les asiatiques dansent entre eux, les blonds dansent entre eux et on aperçoit également deux indiens ou pakistanais dansant également ensemble. Voilà également un beau grand message mis en avant dans cette série aux idées très conservatrices. Le tout sans le moindre second degré et sans la moindre distance par rapport au discours de l’épisode.

Je dois le dire, ça m’a assez fait peur cet épisode. Et ce qui l’est encore plus c’est le succès rencontré par celui ci sur la chaîne ABC Family. Dans une telle situation, il nous reste plus qu’à prier pour que “ The secret life of an american teenager ” ne dure pas 11 saisons comme 7 à la maison car à côté de du casting de cette nouvelle série, les Camden passent pour de vrais pécheurs. Bref, pour m’en remettre, j’ai immédiatement regardé ensuite un épisode de la saison 2 de Weeds qui était bizarrement sur le même sujet mais avec un tout autre traitement.