Melting pot café : 1.01 Episode 1

Publié le 09 juillet 2008 par Tao

La RTBF appelle cela “ l’été des redécouvertes ”. De biens jolis mots pour emballer des rediffusions, l’occasion aussi de revoir la série belge Melting pot café avant le lancement à la rentrée de la deuxième saison. Et pour moi, c’est le prétexte tout trouvé pour parler de cette série certainement inconnue des français qui parcourent majoritairement mon blog.

Melting pot café qu’est ce que c’est ? C’est une dramédie en 6 épisodes nous plongeant au cœur du quartier des Marolles (quartier populaire bruxellois) dans lequel madame Astrid tient un café depuis des années, mais celui ci est menacé de fermeture par le propriétaire pour cause de loyer non payé.

Bref un pitch assez classique mais efficace vu qu’il permet d’ouvrir la série a de nombreuses intrigues annexes et surtout à des personnages souvent haut en couleur. La série met également un point d’honneur à jouer à fond la carte de l’identité belge et bruxelloise. Bien avant les Tchits de Danny Boon, Melting pot utilise le parlé bruxellois pour se donner une couleur locale. Et dans le vieux juke box, on retrouve les tubes de Salvatore Adamo, Frédéric François ou encore du Grand Jojo pour accompagner les aventures des habitués de ce bistro.

Les personnages parlons en, madame Astrid sorte de madame “ sans gène ” à la fois drôle et attachante, son fils Philippe la vingtaine qui rêve de partir en Afrique avec sa copine Stephanie (Raphaëlle Lubansu vue dans PJ), là où sa mère le voit plutôt ouvrir un restaurant “ saucisse- boudin ” histoire de remonter les finances familiales et Elisabeth la grand mère dite “ Mamke ” madame pipi du Melting pot et fanatique de la famille royale belge interprété par Tsilla Chelton, l’éternelle Tatie Danielle. D’ailleurs Astrid, Elisabeth et Philippe ne sont pas des noms inconnus auprès de la royauté belge, un petit clin d’œil amusant. Les clients du Melting pot permettent également de croiser une foule hétéroclite composée d’un ex pilote de la Sabena (ex compagnie belge ayant déposé le bilan) mais incapable de dire à sa femme qu’il a été viré, un clodo accroché jour et nuit au comptoir ou encore un flic dont l’interprétation n’est pas sans rappeler un certain Benoit Poelvoorde.

Côté réalisation, il faut être honnête, on n’est pas dans une production française et encore moins dans une production américaine. Elle tient pourtant la route et comme les séries anglaises, Melting pot compense son manque de moyen par de l’ingéniosité. D’emblée on se retrouve en terrain connu avec de multiples référence belgo belge, des expressions et une façon de parler qui n’appartiennent qu’aux habitants de “ l’outre Quiévrain ” et un humour très particulier. Les différents rebondissements font penser à du théâtre de boulevard parfaitement assumé et l’ambition de la série est claire : nous faire passer un bon moment. On pourrait par contre regretter la facilité de deux scènes un peu plus osée entre Philippe et Stéphanie qui n’ont selon moi pas vraiment leur place dans un programme familial. La première semble d’ailleurs trouver son inspiration dans la rencontre de Nate et Brenda de Six feet under et est un peu de mauvais goût, il faut le reconnaître. Le générique tout en étant sympathique n’est pas non plus très adapté à la série et si on ferme les yeux, celui ci fait davantage penser à une série policière. Quelque chose d’un peu plus décalé aurait été sympathique.

Au final, on a un premier épisode très réussi. Les personnages sont sympathiques et bien introduits et l’enjeu global de la série est connu. Dès le deuxième épisode, on sera en plein dans la série, la phase d’introduction étant totalement effectuée dans ce premier épisode. Il suffira alors de lancer des intrigues annexes et faire évoluer la trame mais globalement je trouve cela bien parti. Pour terminer rien de tel qu’un cliffhanger pour donner envie au téléspectateur de connaître la suite. Madame Astrid est menacée d’expulsion, Philippe décide de repousser son voyage humanitaire au Soudan pour aider sa mère. Que va devenir le Melting pot ? Suspense. Pour oublier l’espace d’un instant ses problèmes, Astrid se plonge dans son imaginaire et retrouve Adamo chantant “ Tombe la neige ” rien que pour elle. Une signature qui deviendra récurrente, le chanteur belgo-italien apparaissant en rêve à la fin de chaque épisode.