Malade comme un chien de poésie
Et ce n’est pas une image
Et l’ami perdu est bien l’ami perdu
Et la femme perdue est bien la femme perdue
À jamais
Sans rémission possible
Seigneur qu’ai-je fait pour en arriver là ?
Qu’ai-je fait oui pour me retrouver
Au centre de ce cercle
Que l’on nomme l’Enfer
Au centre exactement ?
Qu’ai-je fait pour brûler ainsi
Sans me consumer
Dans cette amertume sans fin
Où tant d’hommes avant moi se sont perdus ?
Qu’ai-je fait oui ?
Moi qui ce soir ne songe
Qu’à promener tranquillement mon chien
Qu’à ramasser tranquillement ses déjections
Sur le trottoir de cette rue où il ne passe jamais personne
Et où j’habite depuis des années
Moi qui n’aspire qu’à vivre dans la paix des choses
Qu’à rendre grâce
Qu’à rendre grâce
Mais à qui ?
À qui ?
Bon dieu !
***
Yves Gosselin (né en 1959 à Sherbrooke, Canada) – Interdit aux chiens