Patricia Castex Menier nous dit qu’elle commence par la fin, les épitaphes. Textes courts comme elle le fait souvent parmi lesquels j’entends qu’elle souhaite à la terre même de reposer en paix. De la terre, elle en vient au village, « il attend / un lieu reste immobile ». Un lieu avec ses morts qui « parlent trop bas », mais aussi une maison où venir « avec toi c’est mieux ». Et « si on doit toujours nommer la nuit / par le mot nuit », que dire de l’éternité, de l’infini ? « L’infini m’indiffère », affirme-t-elle, et c’est autour de ces mots-là que la discussion va s’engager. Pour Patricia, ce qui compte, c’est bien le présent, c’est l’homme qu’elle tutoie et sur l’épaule de qui elle pose la tête, ce sont ses enfants, celle pour qui elle écrit Un livre d’images et celui qui fait advenir un Rimbaud design. Ce quotidien, ce présent qu’il faut vivre, « nous aurons passé une partie de notre vie / à demander simplement au monde d’ici / de dire ce qu’il est // surtout de le faire sans nous ».
Mais l’infini, bien qu’elle n’en cherche pas la porte d’entrée, cela tient peut-être simplement dans le chant d’un oiseau, dans un « poème venu à l’improviste », et « cela suffit pour continuer ».
(La plupart des citations ci-dessus viennent du recueil de Patricia Castex Menier, Suites et fugues, publié par les Éditions Henry)