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Le rendez-vous, de Jean-Luc Borgeat

Publié le 19 octobre 2018 par Francisrichard @francisrichard
Le rendez-vous, de Jean-Luc Borgeat

J'ai vingt-trois ans et les combats ont fait de moi un vieillard avant l'âge. Je me nomme Paul Nommac et suis pilote au sein de l'escadrille 1/3 basée à Luxeuil-Saint-Sauveur en Haute-Saône.

Paul a rejoint les forces alliées à l'appel du général de Gaulle le 18 juin 1940. Il est intégré depuis quatre ans dans une escadrille de chasse de la RAF. A bord de son Spitfire, il est maintenant l'ailier du commandant Robert Baxter.

Tous deux se trouvent dans un Douglas C47 en direction de l'Est quand celui-ci est descendu par la DCA ennemie. L'équipage est tué sur le coup. Baxter tente de sauver le pilote anglais en tirant sur la poignée d'ouverture de son parachute.

Trois corolles s'ouvrent. Baxter et l'Anglais, mort, atterrissent l'un à côté de l'autre, Nommac à deux cents mètres. De là avec ses jumelles il voit Baxter échanger son portefeuille et son médaillon de métal contre ceux du pilote britannique.

Avant d'être fait prisonnier par les Allemands, Robert griffonne quelque chose dans un calepin, arrache la feuille et la dissimule dans un interstice du tronc d'un chêne distant de quelques mètres, bien ostensiblement, à l'intention de Paul.

Prudemment, une fois les Allemands repartis avec leur proie, Paul récupère la feuille dans l'arbre, ainsi que la ration de survie et les chargeurs supplémentaires de Colt 45 que Robert a cachés dans un buisson. Il lira le message plus tard.

Ce message, dont il prend effectivement connaissance bien plus tard lui donne Le rendez-vous suivant, qui ne laisse pas de l'intriguer quand il le découvre:

Nommac, je t'expliquerai, garde le secret! Après la guerre, essaie de te rendre à l'auberge du Sanglier, à vingt kilomètres au nord de notre base, dans le village d'Apremont, chaque premier dimanche de mai. Restes-y deux ou trois jours. Je t'y retrouverai. Bonne chance.

Il va en couler de l'eau sous les ponts avant que Paul ne se rende à ce rendez-vous, s'il s'y rend jamais. Car le récit de Jean-Luc Borgeat est celui de ses aventures fastes et néfastes au cours des années de guerre et d'après-guerre qui suivent.

Au terme de ce récit passionnant et documenté, le héros est fatigué et sa conscience le tourmente parfois. Son passé lui ayant été volé, il a perdu son appétit de vie. Ne devrait-il pas simplement s'accrocher aux instants présents et fugaces?

Francis Richard

Le rendez-vous, Jean-Luc Borgeat, 216 pages, BSN Press


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