L’Aica Caraïbe du Sud poursuit son objectif d’élargir la connaissance de la création artistique de la Caraïbe. Que les spécialistes de l’art contemporain, étudiants, amateurs et commissaires, partagent les mêmes savoirs semble essentiel et susceptible de favoriser une réflexion critique plus approfondie. Commet proposer une critique nuancée et échanger avec nos homologues caribéens si nous ne maîtrisons pas les mêmes concepts, le syndrome de Marco Polo ou l’abstraction divergente par exemple ? Et aujourd’hui, c’est d’Aubrey Williams et du Caribbean Art Movement qu’il sera question même si d’autres articles sur le même sujet ont déjà été publiés.
https://aica-sc.net/2017/04/09/connaissez-vous-le-caribbean-art-movement/
Shostakovich 10th Symphony Opus 93 1981 ©Aubrey Williams Estate. Photo Jonathan Greet
Aubrey Williams (1926 – 1990) est un plasticien du Guyana, seul état du Commonwealth en Amérique du Sud. Il s’est installé à Londres dès 1952. Du 13 Septembre au 27 octobre, une galerie de Londres, l’October Gallery présente une large rétrospective de son oeuvre.
Sa carrière personnelle a été couronnée de succès et son engagement dans le Caribbean Art Movement a eu un impact notable. Il reflète le contexte social et politique de l’époque. Pour tous ceux qui veulent en apprendre davantage, le livre d’Anne Wamsley, une critique très active, spécialiste de cette période et du développement de l’art de la Caraïbe en Grande Bretagne est une excellente référence.
Book on the Caribbean Artists
Au delà de leurs propres productions artistiques, les adhérents du CAM luttaient pour une meilleure représentation de la culture, de la vie, de la communauté caribéennes en Grande Bretagne. Dans les années soixante, des écrivains, des poètes, des peintres, des historiens et des créateurs se sont unis pour une meilleure reconnaissance de leur culture au sein de la suprématie blanche britannique. De nombreux caribéens natifs des anciennes colonies venaient poursuivre leurs études en Angleterre, prolongeant ainsi le flux migratoire amorcé après la seconde guerre mondiale en raison du manque de main d’œuvre. Dans ce contexte, le CAM travaillait à l’émergence d’une identité noire britannique. Il cherchait à promouvoir les anciennes traditions, la musique, l’héritage africain de la Caraïbe.
Codex II 1986 ©Aubrey Williams Estate