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Les actions européennes restent une cible à privilégier
Par ailleurs, les rachats d’actions réduisent la part du flottant et soutiennent l’envolée des cours. Cette hausse des marchés actions américains, plus encore que le resserrement monétaire opéré par la Fed, attire des flux massifs d’investissements qui accentuent l’appréciation du dollar. Ce phénomène pénalise fortement les pays émergents qui subissent des sorties conséquentes de capitaux. L’imbroglio politique au Brésil vient s’ajouter à ce contexte défavorable et contribue, tout particulièrement, à accentuer la désaffection des investisseurs pour ce pays en panne de croissance. Autour de 85 dollars le baril de brent, les prix du pétrole constituent, de leur côté, une vraie menace pour le pouvoir d’achat des ménages et pour la balance commerciale des pays importateurs, particulièrement en Europe où le pétrole est importé en très grande part alors que 60% de la production américaine d’hydrocarbures est destinée à son marché intérieur. Peu de facteurs plaident à court terme pour un retournement de tendance à court terme. L’offre est limitée par le retrait de l’Iran et du Venezuela du marché international alors que les capacités de production des grands exportateurs atteignent leurs limites. Quant à la demande, elle reste élevée en l’absence de récession économique au niveau mondial.
L’impact des prix du pétrole s’ajoute à un contexte incertain pour l’économie européenne et qui dépasse le cas épineux de l’économie italienne et des négociations difficiles du Brexit. Alors que le programme de quantitative easing de la BCE est en cours d’extinction, l’activité du crédit en zone euro devra également surmonter la fin du programme de TLTRO (prêts de long terme aux entreprises à des conditions très avantageuses). Quelles mesures de soutien alternatives la BCE envisage-t-elle de mettre en place ? Ces interrogations restent en partie sans réponse. Le refinancement de certains établissements financiers (en Italie notamment) à des taux plus élevés pourrait devenir problématique alors même que la BCE n’a pas commencé à relever ses taux directeurs mais finira bien par le faire, sans doute à partir de l’an prochain.
Dans un contexte de croissance limitée attendue pour l’an prochain (+1,2% en zone euro, +2% aux Etats-Unis), il convient, par conséquent, de continuer à privilégier davantage les marchés américains au détriment des marchés européens et surtout émergents. La récente correction, qui vise en particulier les valeurs de technologie et de l’industrie du luxe, offre de bons points d’entrée dans la mesure où les résultats du troisième trimestre seront bons et la menace de guerre commerciale finira par s’estomper.
A propos de l'auteur : Daniel Gerino est président et directeur de la gestion de Carlton Sélection.