Le rapport émis par la Chambre Régionale des Comptes ce lundi 1 er octobre 2018 est sans appel. Les barèmes ont flambé. Saturés, les terrains communaux installés dans l'enceinte de la capitale et gérés par la Mairie de Paris affichent complet ou presque. Du coup il est de plus en plus difficile d'y décrocher un emplacement, surtout quand on a des revenus modestes.
Trop de concessions perpétuelles
A l'origine de cette situation, on trouve trois facteurs :
- Jusqu'en 2007, on accordait principalement des concessions à perpétuité, ce qui a largement impacté la rotation des tombes ; on a donc augmenté les prix pour inciter les parisiens à se tourner vers des concessions à durée limitée, dont les tarifs ont grimpé en dix ans de seulement 14 % pour les concessions trentenaires, de 8 % pour les concessions sur dix ans.
- On compte actuellement une moyenne de 5000 demandes pour 150 places disponibles, ce qui résulte d'une hausse constante des décès, hausse qui devrait s'affirmer dans les années à venir, comme le pronostique le rapport.
- Certaines concessions arrivées à terme ou nécessitant une reprise constituent une valeur patrimoniale qui interdit leur revente. Arbres ou monuments classés, paysage à préserver, ces interdictions sont décrétées par la conservatrice du patrimoine en fonction des souhaits de la Ville de Paris qui veut préserver cette richesse architecturale et historique.
Gérer l'engorgement ?
Bref l'objectif est d'amener les habitants à se tourner vers des concessions à durée " déterminée "... quand il y en a. En cas d'engorgement, il faut alors se tourner vers les six cimetières extra-muros, situés dans les communes limitrophes, où il resterait environ 20000 places vacantes... mais qui commencent à connaître le même problème d'inflation. Les prix y ont augmenté de 40 % en moyenne, de 5500 à 7700 euros à Saint Ouen ou Ivry sur Seine, de 2770 à 3800 sur Pantin ou Thiais. Et cette augmentation commence à impacter les habitants de ces villes, obligés eux-aussi de s'expatrier, quand ils le peuvent.
Certes, l'extension conséquente du nombre des crémations permettra d'endiguer le problème des concessions ... mais il entraîne la saturation des crématoriums de la zone. Celui installé dans le cimetière du Père-Lachaise fonctionne à plein rendement avec 5900 opérations par an et ne peut plus accroître sa capacité, le bâtiment ne pouvant être agrandi.
Pour solutionner le problème, le rapport préconise que les cimetières ne soient plus gérés par les communautés urbaines mais soient désormais pris en charge par la métropole du Grand Paris, cela afin de faire évoluer le cadre légal et placer L'Île de France au même niveau que les autres cités. Cela permettrait également d'assurer une cohérence dans l'organisation et la prise en compte des moyens et des besoins.
A suivre donc avec attention, surtout si l'on envisage d'inscrire un cimetière parisien dans ses dernières volontés en matière d'obsèques.