Doctor Who - 3.12 - The Sound of Drums

Publié le 26 juin 2007 par Heather

Deuxième partie d'une trilogie, l'intensité s'accroît alors que l'on rentre véritablement dans la confrontation entre le Docteur et le Maître. J'ai lu sur le net les remarques -sans doute fondées- de nombre de puristes sur ce "nouveau" Master qui ne ressemble pas trop à l'original gravé dans leurs souvenirs. Ces critiques m'amènent à penser que, finalement, il convient mieux d'être profane en culture who-esque pour apprécier pleinement les épisodes. Je ne connais vraiment que la nouvelle version de la série et j'ai passé un très bon moment devant cet épisode, grandement servi par un John Simm en grande forme (il faudra vraiment que je vous parle un jour de Life on Mars). Certes, les mauvaises langues s'interrogeront sur mon degré d'objectivité, mais c'est un autre débat. 

L'épisode reprend à la suite du cliffhanger de l'épisode précédent. Le Maître vient de s'enfuir grâce au Tardis, tandis que nos trois héros sont bloqués avec des êtres du futur affamés. Heureusement, les gadgets du 51ème siècle prouvent à nouveau leur utilité : le docteur trafique le bracelet multi-tâches de Jack de façon à les ramener en Angleterre dans le présent. Ils arrivent le lendemain des élections. Le téléspectateur a cette fois quelques étapes d'avance sur eux, car, en effet, le lien s'est automatiquement établi entre la figure du Maître et le mystérieux fil rouge de la saison, M. Saxon. Ce dernier a remporté les élections et devient Premier Ministre de l'Angleterre. Le docteur avait envoyé des indications au Tardis pour l'empêcher de remonter le temps avant leur dernier passage sur Terre, mais la marge d'erreur a été de 18 mois. Joyeusetés du voyage temporel, où le docteur prend conscience qu'il était sur Terre depuis tout ce temps, sans qu'il s'en soit rendu compte. 

Le Maître, en revanche, a oeuvré efficacement, nous en avons en partie été témoin. Depuis l'installation d'un réseau de satellites, appelé Archangel, son ascension a été irrésistible. Il connaît tout du trio, ayant l'avantage de ces plusieurs mois d'avance. La famille de Martha est entre ses mains. Quelques bombes et pièges plus tard, le Docteur, Martha et Jack prennent pleinement conscience du degré de contrôle qu'a acquis le Maître. Obligés de fuir, leur situation est assez désespérée. C'est l'occasion de se laisser aller à quelques confidences, et surtout une très attendue : l'identité de l'agence qui emploie Jack. RTD se rattrape quelque peu dans cet épisode, en s'efforçant, cette fois, de maintenir une certaine cohérence avec Torchwood. Une simple mention du Maître nous informe qu'ils ont été mis hors d'état de nuire. C'est un détail, mais cela a au moins le mérite de donner une explication simple. Reste que Jack, recevant une information via le réseau de Torchwood, doit avouer la vérité au docteur, qui n'apprécie guère cette situation. Cependant, il a d'autres priorités sur le moment. 


Le Maître suit un planning très serré tendant à la destruction de la planète et de ses habitants, mais peut-être aussi vers un but plus obscur. En tant que Premier Ministre, il prend l'initiative d'annoncer publiquement l'établissement d'un premier contact avec une race d'extraterrestres. Ces Toclafanes, sorte de ballons métallisés volants, doivent apparaître sur Terre à 8 heures le lendemain. C'est l'occasion de pointer l'impérialisme américain quand le président des Etats-Unis débarque, furieux de cette initiative, en Angleterre pour s'autodésigner représentant de la Terre lors de la rencontre que toutes les chaînes du monde entier retransmettront. Dans toutes ces scènes, du Premier Ministre en charge jusqu'aux dernières minutes où le Maître s'amuse dans son rôle de simple spectateur, il faut vraiment saluer l'excellente prestation de John Simm. Sachant parfaitement jouer sur l'ambivalence du personnage, captant la versatilité et cette humeur étrange du Maître. Le docteur, pour expliquer cette personnalité, parle de folie, séquelle de l'épreuve qu'affrontaient ceux de sa race à l'âge de 8 ans. Les confrontations entre les deux Seigneurs du Temps, au téléphone ou face-à-face, sont des moments intenses que j'ai adoré. Certes, cela tourne à l'avantage du Maître (nous ne sommes que dans la deuxième partie de l'arc) qui utilise le travail du savant qui cherchait à rajeunir dans un épisode passé pour faire vieillir de 100 ans le docteur. J'ai particulièrement apprécié aussi la différence de traitement par rapport à un ennemi "ordinaire". Le docteur n'envisage pas de détruire le Maître, il veut "le sauver". La perspective n'a rien à voir avec tous les autres ennemis qu'il a pu croiser. Ils vont s'affronter, mais ils sont les derniers Time Lords. Le parallèle tout autant que le contraste s'établit jusqu'à leurs "assistantes" réciproques, différentes jusque dans leurs relations avec chaque Seigneur du Temps. 

La rencontre avec les Toclafanes marque le début de l'exécution du plan du Maître. Il tue le président des Etats-Unis et ouvre une immense faille dans le ciel d'où se déversent sur Terre six milliards de Toclafanes... A la télévision, il annonce, fidèle au personnage dans un style inimitable : "So, earthlings... Basically, um... end of the world! Here... come... the drums!" Il leur donne l'ordre de tuer un dixième de la population humaine. Les tambours déjà mentionnés quand il était humain dans l'épisode précédent, reviennent à plusieurs reprises dans les propos du Maître. Il entend ce bruit entêtant constamment. Il est probable qu'il y a quelque chose derrière cela.

L'épisode se clôt sur Martha qui parvient à se téléporter hors du bâtiment. C'est sur elle que va reposer une partie du sauvetage. 

Bilan :Un épisode divertissant, rythmé, qui reprend toutes les pistes et mentions évoquées durant la saison 3. J'adore ces conclusions où tous les éléments se rejoignent. Les dernières interrogations trouveront leur réponse la semaine prochaine. En attendant, cette deuxième partie ne faiblit pas d'intensité et John Simm incarne un Maître, pendant à la hauteur du Docteur, qui est un "méchant" de grande classe.