L’albatros de Charles Beaudelaire a des ailes de géant qui l’empêchent de marcher. Le moineau de Johnnie To a des doigts qui lui permettent de voler… des portefeuilles.
Le réalisateur hongkongais signe une nouvelle une perle cinématographique, avec Sparrow, une comédie urbaine et poétique.
Si le film est placé sous le signe du moineau, ce n’est pas simplement parcequ’il est plus mignon et moins naïf que le pigeon. En effet, à Hong Kong, un « sparrow » (moineau) est également le nom que l’on donne aux pickpockets : à la manière du moineau volant avec grâce dans le ciel, les pickpockets dérobent leur portefeuille aux badauds. Je souligne une fois encore la poésie ambiante.
Dans Sparrow, Kei est le plus habile des pickpockets de la ville et le chef d’un gang de quatre partenaires. Un jour, une femme ravissante l’ensorcelle au détour d’une ruelle. Chaque membre du gang va, sans le savoir, tomber sous le charme de cette même femme qui ne les a pas croisés par hasard…
Ajoutez à cela une esthétique renversante et une bande son des plus originales. On attend plus que le jour où les moineaux auront des dents.