Article invité rédigé par Martin, de Méditation : Inspiration Quotidienne
En tournant notre regard vers l’intérieur quotidiennement, nous pouvons comprendre de plus en plus subtilement la manière dont fonctionne notre esprit. La méditation nous permet d’élucider les mécanismes du bonheur et de la souffrance.
Le but est de nous libérer de la souffrance et de ses causes, qui sont l’ignorance et les émotions perturbatrices. Nous pouvons ainsi acquérir un bonheur durable et avoir naturellement une influence positive sur les autres et le monde qui nous entoure.
L’entraînement
Comme pour tout type d’entraînement, le résultat obtenu dépend de notre motivation et du temps passé à s’entraîner.
On est prêt à passer des heures dans une salle de sport, par exemple, pour obtenir un corps musclé. Par
Il faut d’abord bien discerner avec lucidité le but que l’on veut atteindre dans la vie. Puis, il faut se donner les moyens de l’atteindre. La principale erreur est de penser qu’on a une tâche plus importante à faire ou autre chose à réaliser. C’est le meilleur moyen pour ne pas commencer.
L’attention
Avant toutes choses, une fois que nous sommes motivés pour commencer à méditer, il nous faut entraînernotre faculté d’attention.
En effet, l’attention est l’instrument qui nous permettra de tourner notre regard vers les événements mentaux avec plus de clarté et de stabilité. Sans quoi nous serions constamment distraits, emportés par le tourbillon de nos pensées. La méditation est d’ailleurs aussi appelée l’état de non distraction. Si nous étions constamment distraits, nous ne pourrions nous entraîner à rien du tout. Nous perdrions simplement notre temps à rêvasser.
Au début, il vaut d’ailleurs mieux méditer plusieurs fois 5 minutes par jour que d’essayer d’en faire trop. Il n’est pas utile de s’entêter à faire de longues séances pendant lesquelles on est distrait les trois-quarts du temps.
Débuter par le souffle
Pour renforcer l’attention, il convient d’utiliser un support de méditation tel que le souffle. Progressivement, jour après jour, semaine après semaine, nous développerons la capacité de rester plus longtemps attentifs. C’est l’étape qui demande le plus de persévérance.
Nous pouvons utiliser l’exemple d’un footballeur qui a besoin d’un minimum d’endurance pour supporter l’entraînement et progresser. Le méditant, lui, doit acquérir la capacité de maintenir son attention vers l’intérieur avant de pouvoir commencer à s’entraîner.
Nous nous apercevons, en maintenant une partie de notre attention sur le souffle, que le flot des pensées diminue. Celles qui au début semblent impossibles à calmer et qui nous emportent sans cesse ailleurs telle une cascade, se transforment. Au fil des semaines, la cascade devient une rivière de montagne plus calme mais avec des rapides de temps à autre. Ensuite, celle-ci se transforme en un fleuve tranquille… puis, en un grand lac tranquille.
La paix
Ce grand lac tranquille qui est notre esprit, nous permet de nous reposer en paix. Les pensées ne nous distraient plus de notre concentration sur le souffle. Notre télescope intérieur étant réglé, le travail de familiarisation avec la vue juste et le travail de développement des qualités inhérentes à cette vue peuvent commencer.
Nous avons maintenant acquis la possibilité de remarquer que, derrière les pensées, il y a toujours un espace de conscience paisible. Notre esprit est semblable au ciel vide et clair, et les pensées sont comme les nuages. Si on ne s’y attache pas, elles ne s’enchaînent pas en nous entraînant avec elles dans des réactions sans fin.
Au contraire, on remarque que si on ne fait rien, les pensées apparaissent, demeurent un instant, puis disparaissent d’elles-mêmes. En plus, elles ne laissent aucune trace. Elles perdent peu à peu le pouvoir de contrainte qu’elles avaient sur nous. Nous nous libérons de leur influence.
Les émotions
Les émotions naissent d’un enchaînement de pensées incontrôlées. Nous avons donc également la clé pour nous libérer de nos émotions négatives.
En effet, prenons l’exemple de la colère. Cette émotion naît d’une simple pensée négative de haine ou de jalousie qui s’est enchaînée avec une autre, puis une autre. Ces pensées nous entraînent dans un tourbillon de négativité. Puis, elles débouchent sur une parole ou une action malveillante qui crée inévitablement notre mal-être et celui d’autrui.
Hors, si grâce à l’entraînement de l’esprit, nous avions reconnu cette première pensée négative et avions su la libérer au moment ou elle est apparue, nous y aurions mis aussitôt un terme . Cet enchaînement de pensées aurait cessé et la colère n’aurait pas eu lieu. En effet, à bien y réfléchir, c’est au moment de l’étincelle qu’il convient le mieux d’éteindre un feu de forêt…
Nous pouvons, par cette méthode, nous affranchir des émotions négatives avant même qu’elles se forment. Au début de l’entraînement, repérer la pensée négative est comme repérer un voleur dans une foule, cela demande beaucoup d’attention. Ensuite, ce processus est comparé à un noeud sur un serpent qui se défait de lui même. Enfin, c’est comme un voleur entrant dans une maison vide. Les pensées se libèrent d’elles-mêmes.
L’égo
L’analyse peut aller encore plus loin en se demandant d’où viennent ces pensées et ces émotions négatives. Ces émotions de haine, de désir obsédant, de jalousie, d’orgueil… La réponse est que ces émotions sont engendrées par notre ignorance de la nature de notre esprit et des phénomènes
Cette ignorance, basée sur nos perceptions sensorielles et nos conceptualisations intuitives, nous attache à un égo qui est solide. Cet égo solide fait l’expérience d’un monde tout aussi solide. De cet attachement naît une dualité entre moi et le monde. Puis, naît le jeu de l’attraction et de la répulsion, engendrant à son tour une panoplie d’émotions négatives.
Où est situé l’égo ?
Hors cet égo qui est la cause de toutes nos souffrances, existe-t-il ? Si oui, où se situe-t-il ? Dans le corps ? Chaque cellule du corps change d’instant en instant. Nous n’avons jamais été le même depuis notre naissance. Comment un égo pourrait-il y résider alors ?
Dans la conscience ? La conscience est composée de perceptions sensorielles, de sensations, de pensées et d’émotions. Tout cela change également à chaque instant. En effet, la pensée passée n’est plus. La pensée future, elle, n’est pas encore là et la pensée présente change à chaque instant. Comment pourrait donc y demeurer cet égo ?
En méditant de la sorte, nous réalisons que l’ego est une illusion, une étiquette mentale. Il n’est lui-même qu’une forme pensée et n’est pas le coeur de notre être. La personne que l’on croyait être, à laquelle on s’est identifié, celle qui se gonfle d’orgueil dès qu’elle est attaquée, n’est qu’une fabrication mentale.
La libération
Nous pouvons alors comprendre que toutes les émotions perturbatrices et la souffrance qui en découlent sont fondées sur une erreur. Nous pouvons nous libérer de notre ignorance par l’entraînement.
Dans le même temps, si nous réalisons que nous faisons partie d’une globalité, nous pouvons nous libérer de nombreuses illusions. Nous sommes interdépendants avec l’univers entier et les êtres qui le composent. Et, ceux-ci, comme nous, souhaitent le bonheur et la libération de la souffrance.
Par la pratique de la méditation, nous pouvons cultiver le bonheur. Nous pouvons aussi cultiver les qualités qui sont en adéquation avec cette vue juste de la réalité… l’amour, la compassion, la joie et l’impartialité. Étant libérés de l’ignorance et des émotions négatives et ayant cultivé ces qualités, nous revenons à la réalité. Nous sommes ainsi capables de penser, de parler et d’agir de manière plus juste, engendrant notre bonheur et celui des autres. Tel est le but de l’entraînement à la sagesse !
Sujets abordés dans cet article
- bénéfices de la méditation
- Bienfaits de la méditation
- Méditation
Techniques de Méditation - L'art de méditer au quotidien