« Les larmes noires sur la terre » est donc une fiction profondément sombre, mais tellement proche de la réalité qu’elle fait froid dans le dos. Cette prison gigantesque à ciel ouvert, où les gens sont entassés dans une décharge de vieilles voitures par les services sociaux, fait inévitablement penser aux bidonvilles ou aux camps de réfugiés tels que « la jungle de Calais ». Le fait que nul ne puisse en sortir ne fait que renforcer l’inhumanité de notre société en rendant la frontière qui permettrait aux miséreux de la réintégrer infranchissable. Sandrine Collette crée donc un univers sans espoir pour ceux qui sont victimes de précarité sociale…
S’il m’a fallu un peu de temps pour m’habituer au style inhabituel de Sandrine Collette, j’ai fini par me laisser séduire par le combat injuste mené par cette héroïne aussi malchanceuse que courageuse, ainsi que par la solidarité qui règne parmi ce groupe de femmes au sein duquel elle se retrouve et dont l’auteure narre les histoires personnelles au fil du récit.
Ils en parlent également: Maned Wolf, Ma toute petite culture, Collectif Polar, Hannibal le lecteur, K79, The Big Blowdown, Franck’s Books
Les larmes noires sur la terre, Sandrine Collette, Denoël, 336 p., 19,90 €.
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