Le dernier été, de Benedict Wells

Publié le 12 octobre 2018 par Francisrichard @francisrichard

Ben est en panne de sujet de roman. Alors il décide de raconter un morceau de vie de Robert Beck, trente-sept ans, qu'il a eu comme prof pendant huit ans et qui enseigne l'allemand et la musique dans un lycée de Münich, faute de mieux.

Car Robert Beck voulait être musicien. Jadis il a écrit des chansons pour un groupe, Kopfgeburt, dont faisait partie également son ami Charlie Aguobe, un Afro-allemand toujours fauché, un asocial de première. Mais il a été viré du groupe...

Le roman est composé de deux faces, A et B, de sept titres, d'un interlude et d'un bonus, c'est-à-dire de deux parties et de textes, dont chaque titre est celui d'une chanson de Bob Dylan, que Benedict Wells cite intentionnellement en épigraphe:

But I was so much older then,

I'm younger than that now.

(Mais j'étais tellement plus vieux alors,

J'suis plus jeune que ça maintenant.)

Dans ce roman, il y a une intro et une outro, c'est-à-dire un prologue et un épilogue, qui ouvre et ferme respectivement l'histoire de Robert, que son père a prénommé ainsi parce qu'il était fan de Dylan, le nom de scène de Robert Zimmerman...

Robert Beck est bon musicien, sans plus, mais il est vraiment heureux de jouer. Ce qui le dessert dans la vie, c'est d'être dépourvu de spontanéité et, même, d'être emprunté dès qu'il s'agit d'exprimer ses sentiments à celles et ceux qu'il aime.

Robert détecte un talent musical inouï chez l'un de ses élèves, Rauli Kantas, un Lituanien, qui est la risée, du moins au début, de ses camarades. Il y voit la possibilité d'une revanche sur sa vie ratée de musicien en devenant son impresario.

Robert fantasme sur une de ses élèves, Anna Lind, mais c'est sur Rauli, bien que plus jeune qu'elle, qu'elle jette son dévolu. Ce qui lui déplaît. Sans le lui dire, il aime pourtant Lara, une étudiante, une femme-elfe serveuse au Macchiato.

Le dernier été, celui de 1999, sera la saison pendant laquelle l'existence de Robert se jouera. Au bistrot des âmes perdues, un inconnu lui donnera un conseil qu'il devrait suivre à la lettre. Ce qui compte ce sont les choses simples, lui a-t-il dit:

Un tout petit peu d'amour ou bien la chose qu'on a envie de faire. Les gens bêtes compliquent tout. Les gens intelligents simplifient.

Il a ajouté:

Ce qui compte, ce sont les rêves et l'espoir de les réaliser...

Francis Richard

Le dernier été, Benedict Wells, 408 pages, Slatkine & Cie, traduit de l'allemand par Dominique Autrand

Livre précédent:

La fin de la solitude (2017)