C'était hier soir, je ne l'avais pas vu passer (je me souviens, il y a quelques années d'avoir écouté une longue émission de radio pendant laquelle le Prix de la page 111 était remis en direct), le Prix de la page 111 (vous aviez compris) a été attribué à Sophie Divry pour Trois fois la fin du monde.
Et alors?
Alors, rien.
J'ai déjà eu l'occasion de dire à quel point m'irritent ces prix qui ne veulent rien dire - dans le genre, le Prix du style n'est pas mal non plus. Quand ce ne sont pas les prix littéraires dans leur ensemble qui m'irritent, bien sûr. Quand, par exemple, j'aurais voté pour d'autres livres que ceux qui ont été mis en lumière. Dira-t-on assez (non, tout le monde semble l'avoir déjà oublié) à quel point de scandale on arrive quand Un monde à portée de main, de Maylis de Kerangal (dont certains, je sais, disent beaucoup de mal) est superbement ignoré par tous les jurys?
Alors, quand même, coup de bol, ce n'est pas mal du tout, Trois fois la fin du monde (et on me dit, via Livres Hebdo, qu'il y a un mouton à la page 111, peut-être bien, je lis au format numérique, comment voulez-vous que je vérifie?)
Joseph Kamal, entraîné par son frère, se
retrouve en prison. L’expérience est douloureuse : il ne connaît pas les
codes. Une catastrophe nucléaire bienvenue lui offre une liberté conditionnelle
– conditionnée par des conditions de vie précaires et une solitude peuplée
seulement d’un mouton et d’un chat. Joseph cherche un sens à son existence dans
un monde dépeuplé où il pille des provisions désormais inutiles pour ceux qui
les avaient faites.